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Soir de Bamako : Pouvez-vous nous dire pourquoi cette rencontre a été initiée et quelles ont été les grandes recommandations qui en sont issues ?
Me Tall : C’est une conférence de section convoquée à l’initiative de la section et du président de la section. Par conséquent, il s’agit d’une rencontre statutaire du parti. Elle intervient dans un contexte particulier de démission dit-on dont le nombre et la qualité des démissionnaires ne correspond absolument pas à la réalité. Nous avons convié les 30 sous-sections de la section de Ségou, 27 ont répondu présentes par leurs présidents et par leurs maires et conseillers municipaux élus. Trois sous-sections n’ont pas reçu leurs convocations et nous avons décidé de combler les lacunes liées à la communication au sein du parti. Nous avons observé au cours des travaux de cette conférence de section que sur les 83 conseillers municipaux que compte le CNID dans le cercle de Ségou, seuls 2 ont effectivement quitté le parti bien sûr avec le député. Nous considérons à partir de ce moment qu’il n’y a ni saignée ni hémorragie, mais qu’il y a un départ qu’on peut déplorer comme tous les départs. Mais le parti reste en état de marche. Je pense que ceux qui sont partis sont allés presque seuls.

Soir de Bamako : L’on entend tantôt parler d’une vingtaine de démissionnaires. Qu’en est-il effectivement de ces démissions ?
Me Tall : Nous avons vérifié la réalité des démissions, nous avons constaté que pour moitié, les 20 noms donnés étaient faux et sur les 10 noms qui étaient réels, la moitié a considéré qu’elle était induite en erreur et est revenue dans le parti.
C’est donc dire que manifestement, il y a un grand tourbillon dans un petit verre d’eau.

Soir de Bamako : Après une telle épreuve, peut-on savoir comment se porte le parti ?
Me Tall : Quand on convoque ainsi l’ensemble des structures d’une section, qu’on réponde en quantité et en qualité présent, qu’on affirme sa détermination à travailler pour élargir la base du parti ou bien implanter le parti, on ne peut que s’en réjouir. Mais nous constatons (et cela aussi on s’en réjouit) que le petit problème au sein du CNID est très fortement amplifié. Cela ne se présente pas avec tous les partis et ça veut dire que nous présentons un minimum d’intérêt.

Soir de Bamako : Qu’en est-il de vos relations avec le groupe Espoir 2002 et avec le Mouvement Citoyen ?
Me Tall : Nous n’avons pas fait de
hoix par rapport au Mouvement Citoyen. Notre parti a décidé en connaissance de cause de soutenir l’action du Président de la République, ce que nous faisons de façon honnête, claire sans ambiguïté. Nous lui apportons notre soutien parce que le parti l’a ainsi décidé et pour nous, on ne sait pas faire double jeu. On a décidé de faire ce soutien, on le fait.
Par rapport à Espoir 2002, nous avons décidé en toute liberté d’aller avec ce groupe qui connaît aujourd’hui des problèmes dont nous sommes en train de parler. Nous espérons qu’au terme des débats, nous arriverons à une position claire et qui sera portée à la connaissance de tous les Maliens.

Soir de Bamako : Quels enseignements tirez-vous de cette conférence de section ?
Me Tall : Nous sortons de cette conférence régionale très optimistes. Mais nous avons dit que ça n’a pas été une conférence d’auto flagellation ni d’autocongratulation. Le parti a des problèmes, la section a des problèmes, nous avons essayé de les identifier pour les corriger. Nous allons y arriver, mais nous avons aussi de formidables acquis que nous allons essayer de potentialiser.

Entretien réalisé par
Amadou OMBOTIMBÉ – 1er Mars 2005