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Certains pensent que les bijoutiers sont les seuls qui doivent diriger le bureau du Comité de gestion tandis que les autres cordonniers estiment que seule la règle démocratique doit primer.

Les multiples menaces des uns et des autres, les conséquences de ce conflit sans importance ont poussé certains vieux de la maison des artisans à appeler le ministère de tutelle à jouer au pompier.

Ainsi, le secrétaire général du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, Almamy Ibrahima Koreïssi, était le mardi soir à la maison des artisans pour écouter les différentes versions pour pouvoir analyser le problème et trouver éventuellement la solution.

Le problème à résoudre est complexe et nécessite beaucoup plus de vigilance. Les artisans mettent en cause d’abord le Comité syndical de la Maison des Artisans de Bamako que certains accusent d’être à la base de ce conflit.

Ensuite, la gestion de l’ancien bureau est fortement contesté car on leur reproche la dilapidation et le détournement de fonds variant entre 16 et 40 millions de F Cfa.

Enfin l’élimination systématique du candidat des cordonniers par le syndicat à travers la Commission électorale.

Le cordonnier Alou Gnimini est celui qui a bénéficié de la confiance de ses collègues cordonniers. Mais malheureusement, le Comité syndical et certains bijoutiers n’ont jamais accepté de le reconnaître comme candidat au poste de président du Comité de gestion de la Maison des Artisans.

Ils l’ont même écarté lors de la dernière élection qui a eu lieu le 30 décembre 2005. Le bureau sorti de cette élection n’a pas été reconnu par les cordonniers, mais aussi par le Centre National de la Promotion de l’Artisanat qui indique d’ailleurs dans une correspondance adressée au Secrétaire général du Comité syndical de la Maison des Artisans de Bamako : « le bureau issu des élections du 30 décembre 2005 est et reste nul et non avenu« .

Il explique cette décision par le non respect de certaines dispositions à savoir l’obligation faite à tout électeur et éligible d’être en règle vis-à-vis du paiement intégral des frais de location des souks ; le non respect de l’engagement du Comité syndical à convoquer une Assemblée générale d’information avant le 11 janvier 2006.

La gestion de cette candidature est aujourd’hui la principale préoccupation des artisans qui n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente sur le cas de Alou Gnimini.

Les opposants affirment qu’Alou n’étant pas chef d’atelier comme le prévoient les textes, ne peut prétendre à la présidence du Comité de gestion.

Les cordonniers battent d’un revers de la main cette argumentation auxquelles d’ailleurs, ils indiquent avoir apporté une solution avec la nomination d’Alou dans leur atelier comme chef.
Cette nomination a été faite dans les règles sous l’oeil vigilant d’un huissier de justice.

Mais coup de théâtre, la Commission électorale a rejeté le dossier du candidat des cordonniers en faisant fi de cet acte judiciaire qui donnait un caractère légal au titre de chef d’atelier d’Alou et procédé à l’élection du président du Comité de gestion avec les deux autres candidats, proches des bijoutiers.

La raison de ce rejet, explique un membre de la Commission à la réunion d’avant-hier, était qu’Alou n’était pas chef d’atelier et d’autres noms figurent sur certains de ses documents.

Alors que, précise-t-il, c’est le nom du chef d’atelier qui doit être sur tous les documents. Puisque leur candidat est chef d’atelier au vu de la loi, les cordonniers maintiennent sa candidature et exigent une solution auprès de l’autorité de tutelle.

Tous les arguments, toutes les interventions furent soigneusement notés par le secrétaire général du ministère de l’artisanat et du Tourisme M. Koreïssi qui a promis de les analyser et tirer les conséquences appropriées.

Qu’à cela ne tienne, les autorités doivent prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’éviter le carnage dans une boite ou chaque instrument de travail peu se transformer en arme. Comme le dit l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir« .

Idrissa Maïga

16 mars 2006.