Alors que la Commune II croule sous le poids des dépôts d’ordures, le maire se permet de louer les trois camions destinés à l’assainissement de la Commune à des entreprises.
Moins de deux mois après avoir eu maille à partir avec le gouverneur du district, voilà que le maire de la Commune II fait encore parler de lui. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un litige foncier, mais de sa mauvaise gestion et personnelle du parc automobiles de la municipalité.
En effet, en plus des trois véhicules 4×4, la mairie de la Commune II dispose également de 3 camions pour l’enlèvement des ordures de la Commune. Curieusement, depuis un an maintenant que ces camions sont arrivés, ils n’ont jamais été utilisés à la cause de l’assainissement.
Selon nos sources, le maire Youssouf Coulibaly, qui préfère le « bagout » aux actions concrètes, se plaît présentement à louer ces camions à des entrepreneurs de la place. A défaut, ils sont envoyés à Koulikoro pour y transporter du sable. Mais le hic est que non seulement les engins sont détournés de leur objectif initial mais aussi personne à la mairie de la Commune II, ne sait combien ils génèrent comme ressources dans la location et dans le transport du sable.
Le maire Youssouf Coulibaly est le seul à le savoir. Il ne rend compte à personne. D’où la colère de ses adjoints et de la population. Si M. Coulibaly l’ignore encore, qu’il se le tienne pour dit une fois pour toutes : sa Commune abrite le plus grand dépôt d’ordures de la capitale devant le siège du Haut conseil des collectivités territoriales à N’Golonina.
Dans toutes les mairies, des actions de curage de caniveaux doivent être prévues mais en Commune II rien n’est fait dans ce sens. S’agissant des 3 véhicules 4×4, il nous est revenu que le maire avait récupéré leurs clés. Il détient à lui seul pour son nom et pour son compte deux dont une pour ses courses personnelles et l’autre détachée exclusivement aux courses domestiques.
Visiblement, la dolce vita plait au maire Youssouf Coulibaly, plutôt préoccupé pour sa poche et ses intérêts personnels que ceux de la collectivité, ce qui fait qu’il a décidé de reléguer au second plan l’assainissement de la Commune II. A l’heure du bilan, l’intéressé ne pourra s’en prendre qu’à lui-même, car les populations et son personnel l’attendent au tournant.
Commune II : un mal de « maire »
Avec le départ de Gaoussou Ly, qui avait été au centre de beaucoup de conflits fonciers à Bougouba et qui piétinait vers la fin de son mandat certains droits des agents notamment la dotation en carburant, l’on pensait qu’avec l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale les choses allaient changer en Commune II. Peine perdue !
Aussitôt aux affaires, le maire Youssouf Coulibaly a convoqué une session pour autoriser le morcellement le long des rails aux alentours de Bakaribougou. Un exercice que son prédécesseur Ly avait tenté, mais qui avait fait long feu puisqu’à l’époque on ne s’était pas entendu sur le mode de répartition alors même que le plan de lotissement était sorti.
Le gouverneur du district l’a piégé, diront certains ou a profité de la session de la nouvelle équipe diront d’autres pour ordonner le morcellement du site en question. La mesure du gouverneur a été l’origine du grincement de dents des habitants de « Bagayobougou » qui ont crié à l’injustice pour n’avoir pas eu leur part.
Ils vont jusqu’à marcher sur la mairie de la Commune II où ils ont été réconfortés dans leur position. Ce qui n’a pas du tout plu au chef de l’exécutif du district qui a assimilé la démarche du maire de la Commune II à un défi à son autorité et également une volonté manifeste de celui-ci d’inciter les populations à la révolte. Le maire en a eu pour ses frais, c’est-à-dire une demande d’explication.
On dirait que la Commune II est condamnée par certains de ses élus municipaux et devra encore attendre des années avant d’avoir un édile à la dimension de ses ambitions.
Mohamed Daou
20 Décembre 2010.