Avec une capacité de 60 stagiaires, la nouvelle école de la paix qu’abrite Bamako porte le nom de Me Alioune Blondin Bèye. Installée à l’origine à Zambakro en Côte d’Ivoire, l’école, en raison de la crise ivoirienne, a été transportée à Koulikoro où 628 stagiaires ont été formés … puis à Bamako pour un coût de 5 milliards 200 millions de francs Cfa.
La création de l’école de maintien de la paix en Côte d’Ivoire en 1999 répondait à la nécessité de former davantage les officiers africains aux techniques des opérations de maintien de la paix. L’école de Zambakro était née d’un partenariat franco-ivoirien. Mais suite à la crise ivoirienne de 2002, l’école de maintien de la paix (EMP) a été transférée au Mali. Son installation a été faite dans un premier temps, au sein du centre d’instruction Boubacar Sada Sy au nord-est de Bamako.
La construction d’une nouvelle école de maintien de la paix est née de la volonté de mettre sur pied un centre de mise en condition opérationnelle. Cette nouvelle école a été bâtie à Bamako à l’ouest de l’ancien service des jeunes sur un terrain de 3,5 hectares, mis à la disposition par le Mali. Elle a une superficie de 4 000 m2 habitables et une capacité d’accueil de 60 stagiaires.
L’inauguration de cette école qui a pris le nom de Me Alioune Blondin Bèye a regroupé le 26 mars les plus hautes autorités du Mali dont le Président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale. Le chef d’État major particulier du Président Chirac, l’amiral Guillaud était présent au Mali pour la circonstance.
Né le 8 janvier 1939 à Bafoulabé, Alioune Blondin Bèye dont l’école porte le nom a eu une carrière de professeur, d’avocat, de ministre et de diplomate bien remplie. Mais c’est surtout dans le domaine du maintien de la paix que l’homme se révéla à la communauté internationale. Nommé représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Angola, il a réussi à réunir autour de la table de négociation les protagonistes de la guerre civile angolaise, avant de mourir dans un accident d’avion sur le territoire ivoirien le 25 juin 1998 laissant cette oeuvre inachevée.
Les nombreux drapeaux qui planent dans la cour de la nouvelle EMP témoignent de la pluralité des pays partenaires dont les contributions ont permis de la réaliser : la France, le Mali, les Pays Bas, l’Allemagne, le Canada, la Suisse, le Royaume Uni, le Danemark et les Etats Unis.
L’EMP a coûté 5 milliards 200 millions de francs Cfa avec la participation malienne de 1 milliard 180 millions de francs Cfa. Selon le ministre de la sécurité intérieure, représentant le ministre de la défense et des anciens combattants, l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye a pour mission de donner aux officiers africains la connaissance indispensable sur le droit international humanitaire, les procédures et savoir-faire techniques dans un monde multinational en vue de les familiariser avec le contexte particulier des opérations de maintien de la paix.
Elle dispense une formation pratique qui rassemble des officiers africains autour du thème de la sécurité et développe leurs capacités d’action commune dans le cadre des opérations de maintien de la paix en Afrique. En somme, l’EMP est chargée d’assurer la partie tactique du continent africain de formation aux opérations de soutien à la paix.
L’école entend développer des axes de complémentarité avec d’autres structures partenaires comme Koffi Anan International Peacekeeping training Center du Ghana et l’Ecole de guerre d’Abuja afin de fournir à la CEDEAO un dispositif de formation cohérent complet et rationnel.
Selon l’Amiral Guillaud, il existe un impérieux et urgent besoin de formation aux opérations de maintien de la paix au profit des brigades africaines en attente. Le fait que les 2/3 des casques bleus déployés actuellement dans des opérations de maintien de la paix soient en Afrique permet de mieux cerner son importance vitale.
Depuis le transfert à Koulikoro en juin 2003 de l’école de maintien de la paix, dans la continuité du site ivoirien de Zambakro, en moins de quatre ans, le paysage de relais entre Koulikoro et Bamako est réalisé. Et le site provisoire de Koulikoro a tenu toutes ses promesses, permettant la formation de plus de la moitié des 1 231 stagiaires (soit 628 stagiaires) formés depuis le début de l’aventure en 1999, selon l’Amiral Guillaud, porte-parole des partenaires financiers.
Boukary Daou
03 avril 2007.