En dépit d’une interdiction formelle d’occuper la traversée des branchements de haute tension d’Energie du Mali (EDM-SA), des nantis sont en train de se partager des espaces de sécurité : en construisant des bâtiments dans l’emprise même de la ligne haute tension. Les autorités sont interpellées.
A Magnambougou, sur la corniche entre la station de pompage d’eau et le restaurant hôtel « Canal », l’emprise de la ligne haute tension (électricité brute provenant directement d’un barrage hydroélectrique) qui traverse le fleuve et qui mène à la centrale de Balingué passe au-dessus d’habitations en chantier, malgré l’alerte des résidents qui auraient informé qui de droit.
Dans la réglementation énergétique, l’implantation d’une ligne haute tension obéit à des exigences draconiennes. Parmi les mesures dites de sécurité, figurent l’éloignement de toute habitation de part et d’autre des installations électriques. Des experts estiment à au moins 10 mètres la distance entre les concessions et les branchements. Toute inobservation de cette règle expose à des sanctions judiciaires.
Selon un technicien d’EDM, la peine peut aller de la privation de liberté à la démolition des locaux. Les maisons situées en dessous de la ligne haute tension à Magnambougou (un cas parmi tant d’autres) font bien partie des interdictions des experts.
Interrogés sur l’identité des propriétaires des lots situés dans la zone « interdite », les résidents n’ont pas été en mesure de citer un seul nom. Ils ont tout de même estimé que ce ne sont pas de pauvres hères, vu les investissements déjà faits.
Toujours est-il que les concessions ne devraient pas exister à partir du moment où les travaux d’EDM sont jugés d’utilité publique.
Outre la ligne haute tension, des branchements dits « moyenne tension » passent et se croisent au-dessus d’autres familles sans susciter la crainte des riverains. Le cas de quartier comme Magnambougou n’est que la partie visible de l’iceberg. A Banankabougou, la même épée de Damoclès est suspendue sur la tête de citoyens.
De source bien informée, des autorités de l’EDM sont bien au courant du problème. Une autre affirme avoir adressé une correspondance à l’Energie du Mali, mais qui, déplore-t-il, « reste sans suite ». Est-ce à dire qu’à l’Energie du Mali, on se soucie plus de la sécurité des populations ? Elle a plus intérêt à prévenir qu’à guérir.
Amadou Sidibé
06 Mai 2010.