Le Candidat du Parti Populaire pour le Progrès (PPP/Jama Jigui), comme programme, entend mettre le bien être des maliens en exergue. Selon lui, la démocratie et le processus électoral en cours sont à la fois une occasion et une opportunité de proposer et de trouver des solutions à des problèmes.
Court, visage poupon avec une voix acide et nasillarde, Madiassa Maguiraga a tous les caractères qui contrastent avec les traits d’un politicien ordinaire qui est capable de la rhétorique avec l’art d’haranguer des foules…et qui possède du charisme et du punch.
Maguiraga est avant tout et surtout reconnu comme un brillant intello.
Né à Nioro du Sahel le 10 février 1943, il a effectué des études universitaires d’ingénieur en électronique de 1961 à 1969 aux Etats-Unis où il a obtenu le B.S. de l’Université du Connecticut, le M.S. de l’Université de New Mexico et le Ph.D de Purdue University.
Il serait à l’âge de 26 ans le premier Malien à obtenir un doctorat d’ingénieur. En sa qualité de « Search assistant« , il a été chargé de 1967 à 1968, à Purdue University d’un projet de la Nasa relatif au « Contrôle optimal avec minimisation de la sensibilité des trajectoires pour les fusées Saturne V » de la mission lunaire Apollo. Toute chose qui lui confère un statut de VIP – very important person -, c’est-à-dire une personnalité de marque au pays de l’oncle Sam.
Doté de ce bagage intellectuel, il a, sur le plan académique, enseigné à l’Université de la science et de la technologie au Ghana en 1971. Il a aussi enseigné et effectué des travaux de recherche et fut chef du département de « Electrical engeneering » à Tuskegee University aux Etats-Unis, de 1972 à 1976. Il a été professeur et chef du département Electricité à la faculté polytechnique de l’Université de Kinshasa de 1977 à 1992 quand la République Démocratique du Congo s’appelait encore le Zaïre.
Après la chute du régime de GMT, il a regagné le bercail. C’est ainsi qu’il lança en 1994, le Centre international des technologies avancées (CITA).
Il a été l’un des tous premiers à démystifier l’informatique au Mali en délivrant des « diplômes universitaires de techniciens supérieurs« , après seulement deux ans et des « diplômes d’ingénieur » après cinq ans.
Madiassa a été vite “attrapé par le virus” de la politique et a créé le Parti populaire progressiste (PPP) avant de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2002.
Sur 24 candidats en lice, Maguiraga est classé 13e en 2002. Cette année encore, il se positionne sur la ligne de départ… avec 7 autres candidats. Et à un confrère de la place, il déclarait récemment : « nous visons la 3e place à la présidentielle ».
Mais a-t-il réellement les moyens de ses ambitions ?
A tort ou à raison, il est considéré comme étant le petit « poussin » des candidats. Certains voient en lui la stature d’un candidat sans « ambition« …
Selon lui, il est candidat pour apporter plus de confort aux Maliens et aux Maliennes…
Comme les autres, Maguiraga pense que le pays va mal…
« Les principales causes de nos problèmes sont entres autres le bas niveau des salaires, le manque d’emploi et la mauvaise utilisation des recettes minières », a-t-il dénoncé lors de cet entretien.
Maguiraga a-t-il réellement une stratégie de campagne pour partir à la rencontre des populations, les convaincre… et chercher des voix ?
S’il veut réellement avoir la troisième position, il faut qu’il « mouille » le maillot, avec une stratégie cohérente et des moyens conséquents.
Là réside tout le défi à la fois pour lui et son parti.
Almahady M. Cissé
12 avril 2007.