Le président de l’AMDH,
lors d’une récente conférence de presse, estimait
qu’interdiction lui a été faite d’accéder à la maison
centrale d’arrêt de Bamako (MCAB) par l’actuel
Directeur National de l’Administration Pénitentiaire
sur instruction du ministre de la Justice, Garde des
Sceaux “alors qu’il voulait s’enquérir de l’état d’un
gréviste de la faim du nom de Mamadou Ivan Diallo et
de trois autres détenus étrangers gardés dans des
conditions inhumaines et dégradantes”.
Faux rétorque Me Fanta Sylla, pour qui le Mali n’a
rien à cacher dans ses prisons où la protection et la
promotion des droits de l’homme sont d’ailleurs des
réalités. Lors du journal télévisé de 20 heures 15 le
vendredi 24 juin 2004, Mme le ministre de la Justice,
Garde des Sceaux qui était l’invitée de Hawoye Touré a
donné des explications sur les conditions d’accès aux
prisonniers, conditions qui sont régies par la loi.
Si l’AMDH n’a pas formulé de demande d’accès à la
prison centrale de Bamako comme l’a laissé entendre Me
Fanta Sylla ; nous sommes en droit de nous poser cette
question :
QUI EN VEUT A Me FANTA SYLLA
Mme le ministre de la Justice, Garde des Sceaux
serait-elle un frein à la protection et à la promotion
des droits humains au Mali comme l’a laissé entendre
le président de l’AMDH ?
En tout état de cause, Me Fanta Sylla s’est longuement
expliqué sur le problème qui l’oppose à l’AMDH. Elle a
déclaré qu’elle est victime d’un lynchage médiatique.
Dans une déclaration signée de Me Bréhima Koné,
président de l’AMDH, il est écrit que l’AMDH a attiré
l’attention du Ministère de la Justice et du Directeur
de l’Administration Pénitentiaire sur le caractère
inhumain et dégradant des conditions de vie des
prisonniers à travers une correspondance datée du mois
d’août 2004.
Le 30 décembre de la même année, l’AMDH
aurait adressé une correspondance au Premier ministre
pour demander son intervention en vue de la mise en
oeuvre des recommandations du jury d’honneur de la 9è
édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique.
Le 13 janvier 2005, le Premier ministre, en donnant
des éléments de réponse, aurait assuré l’AMDH qu’il
avait demandé au ministre de la Justice de les
laisser accéder librement aux centres de détention…
C’est fort de ces assurances données par M. Django
Sissoko, Directeur de Cabinet du Premier ministre que
l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) a
établi un programme de visite des maisons carcérales
du pays sans au préalable avoir une autorisation de
l’administration pénitentiaire, comme si l’accès aux
prisons n’était pas réglementé. C’est pourquoi elle
n’a pas été reçue.
COMMENT ACCEDE-T-ON AUX PRISONS ?
Les conditions d’accès aux prisons au Mali, comme
partout au monde sont réglementées. Il existe deux
voies normales pour accéder à une prison : soit par le
juge en charge du dossier qui peut délivrer une
autorisation de visite à une tierce personne après que
celle-ci ait fait la demande pour accéder à un
prisonnier, soit par la Direction Nationale de
l’Administration Pénitentiaire et de l’Education
Surveillée qui peut délivrer une autorisation de
visite à une personne ou à une structure.
LE MALI ET LE RESPECT DES DROITS DE L’HOMME
De nos jours, tous les démocrates sincères
s’accordent à dire que le Mali est un pays où les
libertés individuelles et collectives sont une
réalité. Depuis 1980, notre pays n’a pas appliqué la
peine de mort pourtant prescrite dans le code pénal.
Ce n’était pas fortuit si le thème de la rentrée
judiciaire 2004-2005 portait sur le désengorgement des
prisons. La récente visite de Mme le ministre de la
Justice, Garde des Sceaux dans les maisons d’arrêt du
pays a permis de mettre la main sur les problèmes qui
échappaient plus d’un.
Des personnes étaient souvent encore en détention
alors qu’elles avaient purgé leurs peines ; et au même
moment, des prisonniers étaient libérés alors qu’ils
n’avaient pas fini de purger leur peine.
Sur instruction de Mme le ministre et après
vérification, ceux qui ont purgé leurs peines ont été
tout simplement libérés et ceux libérés illégalement
ont été recherchés et mis à leur place.
Pour donner un
visage plus humain aux centres de détention, de l’avis
de Me Fanta Sylla, des bornes fontaines ont été
introduites à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako qui
donneront de l’eau aux prisonniers.
D’importants moyens de transports ont été mis à la
disposition de l’Administration Pénitentiaire pour
faciliter le déplacement des prisonniers. En plus de
tout cela, “une cuisinière vient d’être recrutée pour
la préparation de repas des détenus”, a annoncé Mme la
ministre de la Justice.
Comme on peut le constater,
beaucoup de choses ont été faites dans le cadre de
l’amélioration des conditions de vie en milieu
carcéral, même si tout n’est pas rose à ce niveau.
Est-ce donc la discipline qui règne dans les maisons
d’arrêt qui dérange certaines personnes ou bien c’est
la tête de Mme le ministre de la Justice, Garde des
Sceaux qui ne plaît pas à ces gens ?
Somme toute, Me
Fanta Sylla répond à ses détracteurs que les portes
des prisons sont largement ouvertes et que l’Etat n’a
rien à y cacher.
Daba Balla KEITA
28 juin 2005