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Les acteurs conjuguent leurs efforts de recherche

Dans le cadre du renforcement des capacités de recherche et de lutte contre les schistosomiases et les géohelminthiases en Afrique Francophone, un atelier a été organisé regroupant les acteurs de santé, les éminents docteurs à l’hôtel Nord-Sud du 2 au 4 juillet par le réseau de Recherche sur les schistosomiases en Afrique et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec le ministère de la Santé du Mali, le “Schistosomiases Contrôle Initiative (SCI) de l’INRSP.

L’ouverture des activités était coprésidée par les ministres de la Santé M. Oumar Ibrahima Touré et des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Amadou Touré, en présence du représentant de l’OMS au Mali Dr. Diallo Fatoumata Binta T, celui de Genève, le Directeur de CSI et celui de l’INRSP.


Les objectifs de l’atelier

Dans son allocution, le Directeur Général de l’INSRP a précisé que les objectifs de cet atelier consistent à promouvoir l’interaction entre les chercheurs et les planficateurs impliqués dans la lutte contre les schistosomiases en Afrique, à échanger sur les informations récentes en matière de recherche et de lutte, à faciliter la dissémination des informations scientifiques et la collaboration scientifique internationale et enfin à contribuer au renforcement de la capacité des chercheurs.

Il a aussi expliqué que le plan d’action mis en oeuvre de l’INRSP depuis 2007 a un impact positif au niveau des zones d’endémies. De ce fait, plus de trois millions de personnes sont traitées une fois et deux millions traités deux fois contre la bilharziose et les vers intestinaux.

Le taux moyen de couverture de 92,6% et 83,% a été obtenu respectivement au premier et au deuxième traitements. L’objectif du programme était de 75%. Les campagnes de traitement ont sensiblement réduit le taux de prévalence et l’intensité de l’infestation et le taux de prévalence des lésions sévères au sein des populations exposées.

En 2004, le taux de prévalence de la bilharzioze urinaire avant traitement à Ségou était de 99% chez les enfants d’âge scolaire en 2005, un an après le traitement de masse, il était à 42M et en 2006 deux ans après, le taux de prévalence de l’infestation était de 19% et la prévalence de l’anémie avait varié de 71,2% à 36,4%.

La répresentante de l’Oms

Quant à la représentante de l’OMS au Mali, Dr. Diallo Fatoumata Binta, elle a précisé que l’un des défis les plus importants pour la communauté internationale est le contrôle des “maladies tropicales négligées”.

Un milliard de personnes, soit le sixième de la population mondiale souffre d’une ou de plusieurs de ces maladies à savoir la trypanosomiase humaine africaine, la dracunculose, la schistosomiase, les géohelminthiases, le trachome, la filariose lymphatique, l’onchocercoce, la lèpre, l’ulcère, de Buruli, le choléra, la léishmaniose.

Ces maladies affectent particulièrement les populations pauvres et vulnérables des régions tropicales avec des conséquences multiples et graves.

La schistosomiase peut provoquer des lésions graves de l’appareil urinaire et reproducteur et parfois la stérilité, des dommages importants comme cancer au niveau de l’appareil urinaire.

Une dynamique de plaidoyer pour la mobilisation de ressources

Les géohelminthiases entrainent des problèmes nutritionnels chez les enfants d’âge scolaire qui finissent par affecter leur performance académique. Aussi, elles constituent une menace sérieuse pour la santé et le bien-être des femmes enceintes et des nouveaux nés.

Au dire de Mme Diallo, cet atelier s’inscrit dans cette dynamique de plaidoyer pour la mobilisation de ressources et de coopération entre pays Francophones d’Afrique subsahariennes afin de renforcer la recherche et la prévention des maladies tropicales négligées.

L’atelier permettra de définir un mécanisme national pour l’utilisation des résultats de la recherche, l’élaboration des nouveaux axes de recherche et la collaboration sous-régionale dans les pays francophones d’Afrique. Il permettra aussi de coordonner la lutte contre les schistosomiases et les géohelminthiases dans la sous région, de corriger les incohérences des approches et des activités, d’éviter la duplication des interventions.


Le ministre de la santé

Quant au président de l’atelier, non moins ministre de la Santé, il a affirmé que la schistosomiase constitue l’une des infections parasitaires les plus fréquentes dans le monde du fait qu’elle occupe la deuxième place après la paludisme. Plus de 600 millions de personnes vivent dans les zones endémiques couvrant 76 pays.

Dans ces zones, selon la même source, plus de 200 millions sont couramment infectées et 85% de personnes infectées vivent en Afrique au Sud du Sahara où la mortalité annuelle est estimée à plus de 200 mille.

La schistosomiase provoque un mouvais état de santé généralisé, chronique et insidieux dans les communautés affectées. Selon lui, la billarziose et les vers intestinaux sont l’affaire de tous, ils seront vaincus grâce aux efforts conjugués de tous les acteurs de la vie publique.

Ousmane BERTHE (Stagiaire)

09 Juillet 2008