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En prélude au mois de décembre, période de la coalition des acteurs tant publiques que privés autour de la pandémie du SIDA, la cellule sectorielle de la lutte contre le VIH/Sida du ministère en charge des Relations avec les Institutions en collaboration avec le Haut Conseil des Collectivités a animé une conférence-débats sur le Sida. C’était hier lundi 17 novembre dans la salle de conférence de HCC sous la présidence de M. Zaharia Dembelé vice-président du HCC en présence du secrétaire général du ministère en charge des relations avec les institutions.

Cette conférence a pour objectif d’informer et d’attirer l’attention des conseillers sur l’évaluation de la pandémie d’ici 2010. Selon les animateurs de la conférence, Boubacar Keïta et Dr. Fodé Diallo, tous experts du domaine, les premiers cas de Sida ont été décrits chez les homosexuels, et datent depuis les années 1981. Par suite de transmissions diverses, la pandémie est visible à toutes les tranches d’âge.

Historique

La conférence avait trait à l’historique, l’épidémiologie, les conséquences psychologiques, sociales, juridiques et démographiques du Sida. Selon le conférencier, le syndrome d’Immuno Déficience Acquise (SIDA) est de nos jours l’une des véritables maladies sexuellement transmissibles. Avec un taux de prévalence de 1,3% au Mali, qui s’accroît à un rythme inquiétant, le nombre de séropositifs pourra atteindre 500 000 personnes au Mali, si rien n’est fait pour éradiquer la propagation de cette pandémie.

En dehors des effets sur le physique, selon le conférencier, l’un des méfaits de cette maladie se rapporte à la psychologie. Il s’agit du bouleversement psychologique du séropositif, du désespoir par rapport à la vie (plan de vie, mariage, désir d’enfants et risque de perte du travail), les troubles de l’identification, la stigmatisation, le regret et la fragilisation du tissu social. A cela s’ajoute la vulnérabilité sociale de la femme tel que le divorce.

Des chiffres et projections alarmantes

Selon le conférencier, en 2010, avec un rythme non maîtrisé de la pandémie du sida, le nombre d’orphelins sera environ 150 000 enfants. Ce qui n’est pas de nature à favoriser l’économie du pays. Le VIH/Sida a un impact particulier sur l’économie du pays.

En marge des conséquences psychologiques, celles de l’économie se voient à travers une diminution des forces de travail, des perspectives de développement, la diminution du revenue, de l’épargne, du taux de scolarisation et le renforcement de la pauvreté sont autant de conséquences qui se manifestent et peuvent affaiblir le pouvoir politique et déstabiliser tout un régime.

Sur le plan démographique, l’effet du VIH/Sida n’est plus à démontrer. Il s’agit du drame social avec la diminution de l’espérance de vie, l’augmentation des orphelins et la déstabilisation de la structure d’âge, en l’occurrence la pyramide des âges. Sur le plan juridique, le problème lié au VIH est la stigmatisation. Le processus de marquage social négatif peut aboutir à un rejet, une discrimination et une ségrégation à l’égard des séropositifs.

Au terme des exposés, des conseils pratiques ont été donnés aux membres du Haut Conseil des Collectivités. Il s’agit des informations utiles sur le dépistage du VIH et des techniques d’utilisation des préservatifs masculin et féminin.


Ousmane BERTHE (Stagiaire)

18 Novembre 2008