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Directement frappées par l’épidémie du VIH/SIDA, les communautés ont été amenées de façon spontanée à developper une réponse face au VIH/SIDA. Au début, cette réponse n’était ni structurée ni coordonnée et visait à apporter assistance, soutien et accompagnement aux personnes malades, puis elle a été orientée vers des actions de prévention.

Avec l’évolution de l’épidémie, on assiste à une structuration de cette réponse par les acteurs communautaires qui ont compris la nécessité de mieux s’organiser. C’est ainsi que sont nées des organisations à base communautaires de lutte contre le VIH un peu partout en Afrique, sans être véritablement préparées à cette tâche.

Les problèmes majeurs étaient: manque de compétences, manque de ressources, absence d’effort de coordination. Conscients de ces insuffisances, les acteurs communautaires ont décidé de s’organiser en réseaux en vue de renforcer leurs compétences et de mener une action plus efficace contre le VIH/SIDA.

C’est dans ces circonstances que s’est constitué Wanaso à Dakar en 1991, en tant que branche sous-régionale de Africasa, qui fédère les organisations africaines d’actions contre le SIDA et est lui-même membre du Conseil International des ONG d’actions contre le SIDA (ICASO).

Wanaso est composé des réseaux nationaux d’organisations de la société civile de lutte contre le SIDA des 16 pays de l’Afrique de l’Ouest.

Dans son intervention, le CA BOAII a parlé des résultats attendus au cours de cette assemblée générale. Il s’agit de:
– renouveler le CA et son bureau;
– définir les orientations stratégiques 2006-09;
– d’élaborer le plan d’action de plaidoyer
– de valider le plan marketing 2006 de Wanaso

Rappelons que les thèmes de cette assemblée sont: professionnalisation et partenariats féconds pour une riposte efficace à l’épidemie du VIH. Selon le président du CA, Wanaso est à un tournant décisif de son histoire.

Cheick Malick Tall, directeur exécutif de Africasa a vivement salué l’initiative de Wanaso, il a appelé tous les acteurs intervenant dans la lutte contre le SIDA à s’engager davantage.

Les Docteurs Dolo et Fatimata Sy sont allés dans le même sens en affirmant qu’aucun résultat ne peut être atteint dans la lutte contre le SIDA sans l’implication de la communauté.

Quant à Malick Sène, secrétaire exécutif du HCNLS, il a affirmé que le SIDA constitue de nos jours, la plus grande menace à la survie de l’espèce humaine.

A ses dires, l’Afrique est le continent le plus exposé. Sur 40 millions de malades, plus de 70% vivent en Afrique et sur 5 millions de nouvelles infections par an, soit 3 millions se trouvent en Afrique.

M. Sène a appelé tous les pays africains à s’unir afin de vaincre le mal.


Mamadi TOUNKARA

LUTTE CONTRE LE SIDA

Sécurité transfusionnelle et sécurité en milieu de soins en relief

Au Mali, la sécurité transfusionnelle constitue une préoccupation majeure en raison des risques et de la menace du VIH/SIDA et de l’exposition des travailleurs. Pour une réponse à cette préoccupation l’ONU SIDA et l’USAID ont décidé d’aider certains pays dont le nôtre à renforcer leurs capacités humaines pour riposter au VIH/SIDA dans le cadre d’un programme intitulé « lutte contre la transmission du VIH à travers la sécurité transfusionnelle et la sécurité en milieu de soins ». C’est dans ce cadre que des modules de formation ont été élaborés pour lutter contre le VIH à travers la sécurité transfusionnelle et la sécurité en milieu de soins.

C’est hier que la salle de conférences de l’Organisation Mondiale de la Santé OMS a servi de cadre pour abriter un atelier de validation de ces modules de formation initiale et continue.

Durant cinq jours, les participants venus de toutes les régions du Mali et du District amélioreront leurs connaissances des risques et des mesures de prévention dans le cadre de la sécurité transfusionnelle et de la sécurité en milieu de soins pour ensuite assurer la formation continue de leurs collègues et des enseignants des écoles paramédicales de leur localité qui doivent former à leur tour les élèves.

Ainsi, à la cérémonie d’ouverture de cet atelier de validation, le Pr Abdel Kader Koumaré a rappelé que le sujet est d’une importance capitale, car les études qui ont été menées dans les hôpitaux de Bamako, Abidjan et Dakar ont montré que 90% des personnels de santé ne suivent pas les procédures idoines pour prévenir la transmission du VIH.

Selon lui, dans les documents officiels rédigés aux USA, l’objectif de prévention du VIH à travers la sécurité transfusionnelle et la sécurité en milieu de soins est de protéger les patients, et le personnel de santé.

Dans le contexte africain, a-t-il ajouté, cette prévention permet aussi de protéger la population qui vit avec les malades dans les hôpitaux; elle permet aussi de protéger les populations qui vivent près des déchets hospitaliers habituellement mal gérés.

A en croire le Pr Abdel Kader Koumaré, au Mali la prévalence des séropositifs du VIH est au moins 3 fois plus élevée qu’aux USA; et leur étude dans les hôpitaux de Bamako, Abidjan et Dakar a montré qu’il y a 2 fois plus d’accidents d’exposition au sang par an et par personnel de soins qu’aux USA.

Et il a précisé que les sujets les plus exposés sont les chirurgiens et leurs aides. Compte tenu de cette situation, selon lui, certains chirurgiens évitent d’opérer les sujets VIH positifs tout en oubliant qu’ils opèrent aussi des séropositifs qui ignorent leur statut sérologique.

Il a par ailleurs souligné que la prévalence du VHB est 10 fois plus élevée au Mali que celle du VIH et que le VHB est 100 fois plus contagieux que le VIH. D’où l’intérêt d’appliquer systématiquement les précautions universelles de prévention des infections.

Dans son discours d’ouverture de l’atelier, le représentant de l’OMS au Mali Lamine Cissé Sarr a rappelé qu’un inventaire mondial des capacités humaines dans la lutte contre le VIH/SIDA a été effectué en 2001 qui a permis de conclure que, dans beaucoup de pays, malgré d’importantes ressources matérielles, l’insuffisance de personnel adéquatement formé gêne la réussite des actions entreprises.

Ce qui a permis au Secrétariat de l’ONU SIDA et de l’USAID, selon lui, de décider d’aider certains pays à renforcer leurs capacités humaines pour riposter avec compétence et précision au VIH/SIDA, dans le cadre d’un programme intitulé « Lutte contre la transmission du VIH à travers la sécurité transfusionnelle et la sécurité en milieu de soins ».

Pour lui, la formation dans le domaine de la sécurité de soins se justifie pour des raisons qui sont entre autres : l’insuffisance les moyens mis à la disposition des agents (gants, seringues…) pour s’assurer le minimum de protection,
– la négligence dans la prévention des infections de la part de plusieurs agents et donc un besoin d’une sensibilisation de ces agents,

Il a par ailleurs souligné que le Mali est un des pays qui ont bénéficié de ce programme à travers le Fonds d’Accélération du Programme (FAP) géré par la Représentation de l’OMS, avec comme objectif la formation des futurs personnels de soins du Mali dans la prévention et la riposte contre le VIH/SIDA.
– l’amélioration des compétences du personnel existant en milieu de soins et transfusionnel ;
– l’information et la sensibilisation de la population au don régulier et bénévole du sang.

Pour mettre en oeuvre ce programme, l’OMS a fait appel à une équipe de spécialistes de haut niveau : pour rédiger ces modules qui font l’objet de validation.
– Professeur Abdel Karim KOUMARE, chirurgien spécialiste en pédagogie des sciences de la santé et évaluation des programmes de santé.
– Professeur Anatole TOUNKARA, Médecin -Immunologiste-Hématologue, Spécialiste en Transfusion Sanguine, Directeur du Centre National de Transfusion Sanguine, actuellement Doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie,
– Dr Idrissa CISSE, Médecin-Responsable du dépistage et de la prise en charge des Personnes vivant avec le VIH, à la Direction Nationale de la Santé.

Cette cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des représentants du ministre de la Santé, du secrétaire exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida, des chefs des services de santé, des directeurs des instituts de formation et écoles de santé.

Dado CAMARA

23 mai 2006.