Partager

Le 1er décembre est consacré à la lutte contre le VIH/Sida. C’est l’occasion pour les décideurs politiques et les acteurs de lutte contre cette pandémie d’accélérer la riposte pour y mettre fin en tant que menace pour la santé publique. Cette année, le thème international est intitulé : «Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au Sida.

Mettre fin aux pandémies». Pour des raisons d’agenda, notre pays a différé la célébration de la Journée à aujourd’hui sous le thème national «Mobilisons nous pour un Mali sans inégalités et sans Sida». Pour la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, le thème a un écho singulier près de deux années après le début de la maladie à coronavirus en 2019.

Avec la Covid-19, les personnes vivant avec le VIH semblent être exposées à un risque plus élevé de contracter la maladie et d’en mourir. Près de 70 % d’entre elles vivent dans la Région africaine de l’OMS, où seulement 4,5 % des personnes sont entièrement vaccinées contre la Covid-19.

À l’avenir, elle juge inacceptable de nous permettre de perdre de vue l’impérieuse nécessité de mettre fin aux inégalités qui alimentent le Sida et les autres épidémies dans le monde. D’après la directrice de l’OMS pour l’Afrique, cela fait 40 ans que les premiers cas de VIH ont été notifiés. Pourtant, le fléau reste un problème majeur de santé publique à l’échelle planétaire. Elle a raconté que l’année dernière, deux nouvelles infections par le VIH sur trois se sont produites dans la Région africaine et l’on a enregistré à peu près 2.500 nouvelles infections par le VIH chaque jour.

Malgré le libre accès à un traitement efficace, le Sida a coûté la vie à 460.000 personnes, soit un chiffre effarant de 1.300 décès chaque jour. Au-delà des défis, l’Afrique a réalisé des progrès considérables dans sa lutte contre le VIH au cours de la dernière décennie, réduisant de 43 % le nombre de nouvelles infections et diminuant de près de la moitié les décès liés au Sida. Dans la Région africaine, 86 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et 76 % des sujets VIH-positifs suivent un traitement antirétroviral.

Seuls 16 pays ont reçu la certification de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, mais aucun d’entre eux n’était aussi touché que le Botswana.

Cependant, il est peu probable que le continent dans son ensemble parvienne à mettre fin au Sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, car nous n’avons pas atteint la cible fixée pour 2020, qui était de réduire de 75 % les nouvelles infections par le VIH et de 81 % les décès liés au Sida. Malgré les proportions très élevées de personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique et les taux de traitement, les nouvelles infections au VIH et les décès liés au phénomène ne diminuent pas concomitamment.

Dr Matshidiso Moeti a indiqué qu’il reste essentiel d’atteindre ceux qui alimentent l’épidémie, en remédiant aux inégalités persistantes dans la fourniture de soins et d’interventions de qualité. Elle a annoncé que l’année dernière en Afrique de l’Ouest et centrale, les groupes clés et leurs partenaires sexuels représentaient 72 % des nouvelles infections par le VIH chez les adultes.

Pourtant, les lois et politiques répressives, l’environnement social et culturel hostile tout comme la stigmatisation et la discrimination, y compris dans le secteur de la santé, empêchent ces cibles d’accéder aux services.

Dans notre pays, l’Association pour la résilience des communautés pour l’accès au développement pour la santé plus (Arcad santé plus) maintient la gard haute contre cette épidémie. Le chargé de mission et des droits humains de cette association, Cheick Hamala Sidibé, a souligné qu’il s’agit de montrer et démontrer avec ce thème que les inégalités renforcent l’expansion de la maladie. Selon lui, le Sida reste toujours un problème de santé de publique. Et la Covid-19 a véritablement bouleversé sa prise en charge, notamment en engendrant des difficultés énormes.

L’accès aux soins était limité. À cause de la pandémie, les patients ne venaient pas à l’hôpital. C’est pourquoi, son association a développé une stratégie qui consistait à donner un traitement de longue durée et un traitement à domicile. Il a rajouté que pour cause de Covid-19, le taux de dépistage a diminué de 22%. Et de dire qu’il est possible d’en finir avec le Sida, si on arrive à arrêter les nouvelles infections. Il faut en plus d’une lutte médicale, celle sociale d’où la mobilisation de tout un chacun.

Fatoumata NAPHO

Source: l’Essor