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Organisé par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) en collaboration avec le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS), le présent séminaire vise à informer, sensibiliser, renforcer la détermination des travailleurs à combattre le fléau du Sida qui est en train d’anéantir les efforts de développement en Afrique.

Siaka Diakité, Secrétaire Général de l’UNTM, Malick Sène, Secrétaire Général du HCNLS, étaient face à des délégués venus des huit régions administratives du Mali.

Durant les deux jours que durera ce séminaire, les participants auront à se pencher sur le rôle du syndicat dans la lutte contre cette maladie. Ils auront aussi à échanger les expériences pour actualiser et valider un plan efficace sectoriel de lutte contre le Sida dans le milieu du travail.

Au cours de cette cérémonie, Malick Sène a brossé un état de lieu de la pandémie et les efforts consentis par l’Etat pour circonscrire la progression de la maladie. Selon lui, le fléau du Sida a commencé il y a environ 20 ans.

Les premiers cas ont été enregistrés au Mali dans les années 85. La conséquence catastrophique que connaissons aujourd’hui est le résultat de l’indifférence manifeste des pays du Nord et de l’insouciance des pays du Sud au début du fléau.

Aujourd’hui, selon l’orateur, 42 millions de personnes vivent avec le VIH à travers le monde. Sur ce nombre important 70% sont des africains.

A en croire l’orateur chaque année, le monde paye un tribut de 3 millions de décès du Sida. Et l’Afrique, à elle seule, compte plus de 2 millions de morts.

Chaque jour, il y a environ 10 contaminations nouvelles et l’Afrique compte 9 cas sur ce taux. Cette situation, selon Malick Sène, est un drame à l’échelle continentale.

Concernant la situation au Mali, le Secrétaire Général du HCNLS, reconnaît que ce pays fait partie des régions peu affectées. Le taux de prévalence qui est de 1,7% au Mali en 2001, en est l’illustration évidente.

Cependant, selon toujours M. Sène, nous devons nous préoccuper de cette situation car avec les routiers, les vendeurs ambulants, le taux risque de s’accroître en 2006.  » Le Président de la République a pris les taureau par les cornes  » a-t-il dit.

Selon Malick Sène, un travail très important a été fait au cours des cinq dernières années. Mais la lutte contre le Sida n’est pas que médicale.

« Il faudrait a-t-il ajouté que nous engageons une lutte sans merci au niveau de nous mêmes d’abord, sur nos familles, sur nos enfants. Le sida s’adresse au premier droit de l’homme, c’est le droit à la vie. Sans vie il n’y a pas de mariage, il n’ y a pas de travail, il n’ y a pas d’école. Commençons par protéger ce premier droit  » affirme-t-il.

La lutte contre le Sida est un combat commun, tous les pays y sont engagés. C’est ce qui explique l’engagement que les tous chefs d’Etat africain ont signé à Abuja en 2001 pour pouvoir freiner la progression de ce mal.

Un débat politique a eu lieu autour de la question. L’ancrage institutionnel a été remonté à la présidence. Le président de la République s’est personnellement impliqué dans ce combat. Le gouvernement a adopté une politique nationale de lutte contre le Sida.

Cette politique est axée sur la gratuité des soins. Le Mali est le troisième pays à opter pour cette politique. Elle coûte chère. Les fonds nécessaires existent pour les 5 années à venir. Il faut l’implication de tout le monde.

« A cause du Sida nos économies sont maintenues dans la précarité  » a laissé entendre Siaka Diakité le Secrétaire Général de l’UNTM.

Le Sida selon lui est un problème de développement qui interpelle tous les acteurs de la société. L’UNTM pour sa part a organisé plusieurs campagnes d’information et de sensibilisation des travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Singulièrement, les syndiqués travaillant dans les secteurs à risques. Il s’agit, entre autres, de l’éducation, des transports, des mines etc. Les campagnes réalisées ont eu un effet très limité, précise t-il.

 » L’UNTM tient à cet atelier qui nous permettra d’avoir un plan solide pour lutter contre le Sida  » affirme Siaka Diakité qui a déclaré ouvert le séminaire.

24 août 2005