A l’affiche des couturiers du Mali, du Sénégal, du Cap-Vert et de la Côte d’Ivoire. L’animation musicale a été assurée par Habib Koité et la Guinéenne Kamaldine.
Les recettes de la soirées (15 000 F CFA l’entrée) et celles de vente aux enchères de certaines créations comme des habits, des tableaux… doivent être versées à des associations de prise en charge des personnes infectées et affectées par la pandémie. La couche ciblée est les orphelins du Sida.
Déjà sur place, des dons ont été remis symboliquement à ces enfants défavorisés par la première miss Malaïka du Mali. Il s’agit, entre autres, de 20 matelas, de 5 sacs de riz, de l’eau minérale, des jouets, du lait…
Brossant un tableau sombre par rapport à cette couche vulnérable au niveau du CESAG, la présidente de l’ARCAD/Sida a mis en évidence les difficultés de prise en charge continue de ces orphelins sous antirétroviraux.
Le second problème soulevé par Dr. Bintou Dembélé est lié à l’éducation. «Les parents étant soit absents soit malade, les revenus ne permettent pas de faire face aux frais scolaires des enfants. Et, finalement, ils sont contraints d’abandonner l’école et finissent par grossir le lot des enfants de la rue…», a souligné la présidente de l’ARCAD.
Sans compter tout le poids socio psychologique à supporter lorsqu’on a des parents malades du Sida dans une société où la discrimination et la stigmatisation résistent encore comme premier réflexe.
«Le devenir des orphelins du Sida nous concerne et nous interpelle tous. Il s’agit d’un problème de développement. Si ces enfants ne sont pas soutenus, nous ne gagnerons jamais le combat contre le VIH/Sida», a rappelé Dr Bintou Dembélé à l’attention de l’assistance.
«L’agence En vogue vient une fois de plus de nous démontrer le sens de la solidarité à l’égard des couches vulnérables, notamment les handicapés et les orphelins», a souligné pour sa part M. Modibo Diallo, Directeur national adjoint du Développement social.
La pertinence de l’initiative de En Vogue est aussi mise en évidence par l’UNICEF. «La majorité des 40 millions de personnes vivant avec le VIH/Sida sont des adultes. Les effets dévastateurs de l’épidémie sur les familles et les communautés affectent surtout les enfants qui constituant la couche la plus vulnérable», a rappelé Dr Guido Borghese, coordinateur de programme à l’UNICEF.
L’Afrique subsaharienne, selon lui, compte 12 millions d’orphelins de la pandémie. Un chiffre qui va beaucoup croître dans les dix prochaines années.
Le Mali, avec 1,7 % de personnes infectées ou affectées, ne compte pas moins de 75 000 orphelins de la maladie. «Mobilisons-nous, faisons parler notre cœur, agissons pour lutter contre le Sida et pour protéger nos enfants contre les effets de ce fléau», exhorté Dr. Guido Borghese.
«En tant qu’agence de communication et de promotion de spectacles, nous ne pouvions pas rester en marge des activités de ce mois de lutte contre le Sida. Nous avons donc décidé d’agir à notre manière en nous focalisant sur d’autres conséquences de la maladie. Avec les moyens du bord, nous avons ainsi mobilisé des partenaires et des sponsors autour des orphelins du Sida», a précisé le chargé de communication de En vogue.
L’agence fait d’une pierre deux coups parce qu’elle offre aussi l’occasion à sa Miss Malaïka, Mlle Sakinata Daria Koné, de concrétiser un engagement qui lui tient à cœur : aider les couches défavorisées, singulièrement les orphelins du Sida. Elle participera à la phase continentale de ce concours de beauté le 30 décembre prochain à Cotonou.
Il faut rappeler que En Vogue et sa Directrice, Mme Rosi Bousas Kaboundi, ne sont pas à leur première opération caritative en faveur des enfants défavorisés du Mali.
Déjà en juillet 2005, l’agence avait organisé une action similaire en faveur des enfants handicapés mentaux de l’AMALDEME.
D’ailleurs une minute de silence a été observée à la mémoire de la présidente de cette association, Mme Kady Sanogo, arrachée à l’affection de ses protégés il y a quelques semaines.
Moussa Bolly
13 décembre 2005.
