Ces chiffres alarmants à l’échelle mondiale et africaine, particulièrement dans les pays au Sud du Sahara dont le nôtre, sont assez révélateurs de l’ampleur du fléau que constitue le paludisme. Cette maladie qui tue plus que le Sida, au-delà de la question de santé publique, pose également un problème économique par son incidence sur les activités des sujets. Compte tenu de l’importance de la question, le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a organisé le 28 avril, une conférence de presse à l’OMS.
Trois exposés ont marqué cette rencontre qui s’est déroulée en présence du Dr. Lamine Cissé Sarr, représentant de l’OMS au Mali, de Mamadou Soungalo Traoré, directeur national de la santé et de plusieurs personnalités du monde de la santé et particulièrement de la lutte contre le paludisme.
Les exposants qui se sont ensuite prêtés aux questions des journalistes sont notamment, le coordinateur du programme national de lutte contre le paludisme, le Dr. Dakono Georges, le Conseiller technique de l’Usaid pour la promotion des moustiquaires imprégnés dans la lutte contre le paludisme, Dr. Mahamadou Sissoko et le conseiller chargé de lutte contre la maladie à l’OMS, Dr. Massambou Sacko.
Ayant tous la parfaite maîtrise de leurs thèmes, ils ont exposés respectivement sur «Etat des lieux et perspectives de la lutte contre le paludisme au Mali», «Politique nationale de lutte contre le paludisme», et «La situation du paludisme dans le monde».
Le Dr. Dakono Georges a situé l’événement dans son contexte en rappelant l’engagement des hautes autorités africaines à lutter contre le paludisme.
En effet, c’est le 25 avril 2000 que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays africains réunis à Abuja, au Nigeria, ont pris l’engagement de «commémorer le présent sommet en instituant comme journée africaine du paludisme le 25 avril de chaque année et lancer un appel aux Nations-Unies pour qu’elles déclarent la prochaine décennie 2001-2010, décennie de lutte contre le paludisme».
Au cours des deux dernières décennies diverses actions ont marqué l’intensification de la lutte contre le fléau du paludisme au Mali, notamment la mise en oeuvre d’un plan d’action quinquennal entre 1993 et 1997, suivi d’un plan accéléré en 1998, l’adhésion du Mali à l’Initiative Faire Reculer le Paludisme en 1998 (FRP).
On note également l’élaboration des stratégies de lutte antipaludiques à Mopti en avril 1998, l’élaboration du plan stratégique de lutte contre le paludisme 2001-2005 et la révision de la politique nationale de lutte contre le paludisme.
Les interventions prioritaires concernent le renforcement des capacités de prise en charge, la prévention du paludisme y compris la lutte antivectorielle, la chimioprophylaxie chez les femmes enceintes, la surveillance épidémiologique intégrée/gestion des épidémies, du suivi, de la supervision et de l’évaluation des activités, la promotion de la recherche.
Le représentant de l’OMS au Mali, Lamine Cissé Sarr a fortement recommandé l’utilisation des moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme. Celles-ci sont rendues accessibles dans les centres de santé communautaires pour être distribuées aux femmes.
Boukary Daou
29 avril 2005