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« Les VOIX du Mali », un projet de plaidoyer pour la lutte contre le paludisme, a invité en mars dernier, à l’hôtel Kempinski de Bamako, les Partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant dans le domaine du paludisme pour partager l’information sur la distribution au Mali des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), identifier les besoins et déterminer les circuits d’acheminement et de stockage des MII.

Après une demi-journée de discussion entre la vingtaine de participants, le constat général qui s’est dégagé est qu’il existe un réel déficit de communication, d’information et de coordination dans l’acheminement et la distribution des MII au Mali.

« La distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide au Mali est confrontée à un problème de coordination des actions menées par les Partenaires techniques et financiers (PTF) et la solution préconisée consiste à déterminer qui fait quoi, où et comment », ont fait remarquer les participants.

Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), l’instance étatique chargée de la gestion de la problématique du paludisme au Mali s’est réjoui de la tenue de cette rencontre entre le projet « Les VOIX du Mali » et les autres PTF intervenant dans le secteur de la santé, notamment du paludisme.

« L’acheminement, le stockage et la distribution des Moustiquaires imprégnées d’insecticide au Mali représentent un défi majeur à relever. Tout comme le partage d’expériences dans ce domaine, la bonne organisation, la bonne entente et la bonne concertation entre les partenaires dont la finalité est d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat malien dans la lutte contre le paludisme », a indiqué son coordinateur, le Dr Georges Dakono.

En 2006, les besoins clairement exprimés en matière de MII étaient de 1.918.752 pour couvrir 80% des cibles : les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans qui représentent 23% de la population malienne (12.182.550 habitants)

En 2005 et 2006, la Banque Mondiale a prévu, dans le cadre de son appui au Mali, 450.000 MII. Mais les livraisons ont été réellement effectives en 2006 avec 200.000 MII et en janvier 2007 avec 200.000 autres MII.

Le PNLP, qui centralise toutes les commandes au niveau de la Direction nationale de la Santé (DNS), attend de recevoir les 50.000 MII restant pour compléter le tableau des 450.00 MII que la Banque Mondiale met à la disposition du Mali.

Pour la même période, 9.000 MII du Fonds Global et du PSI étaient enregistrées au niveau du PNLP en même temps que des apports des agences du système des Nations unies et ceux d’autres partenaires bilatéraux.

Mais, force est de constater qu’en dépit de cette multitude de sources dans la fourniture des MII au Mali, il règne une réelle confusion dans la coordination des actions entre les partenaires et surtout un déficit d’information à partir de la base vers le sommet : c’est-à-dire du SNIS (Service National d’Information sur la Santé) vers le PNLP, en plus des difficultés d’acheminement des MII jusqu’à destination (niveau région, cercle et CSCOM).

Pour pallier cette insuffisance, il a été recommandé, par les participants, une coordination dans les actions et une meilleure circulation de l’information dont l’épicentre devrait être le PNLP.

L’objectif étant de clarifier et d’identifier les sources de provenance des MII et d’inviter tous les PTF intervenant dans le domaine de la lutte contre le paludisme à s’impliquer davantage.

Il a été également recommandé le renforcement du cadre de concertation entre les PTF, la concentration des données sur les MII reçues à un endroit bien déterminé, ainsi qu’un partage d’information entre les partenaires impliqués dans _ la lutte contre le paludisme.
L’objectif étant d’assurer une bonne gestion des stocks de MII entrant dans le pays et une meilleure planification des quantités de MII à faire venir.

Il s’agit par ces dispositions, d’éviter, à cause du manque d’informations ou de concertation entre les partenaires, que les mêmes populations soient couvertes plusieurs fois dans un laps de temps.

Autre recommandation émise lors de cette rencontre : la définition des stratégies appropriées pour toucher le maximum d’enfants âgés de 1 à 5 ans. Les enfants de 0 à 1 an étant déjà pris en charge lors des PEV et les femmes enceintes lors des Consultations prénatales (CPN).


Sources : « Les VOIX du Mali »