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Les opérations ont été menées conjointement par la Police nationale et les agents assermentés du commerce et de la concurrence des localités concernées, au nom de la Commission.

La Commission nationale de lutte contre la fraude, dont l’organe d’exécution et la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC), a pour Secrétaire permanent le directeur de cette structure, Mahamane A. Touré.

Dans le cadre des activités qui lui sont assignées, et avec l’appui du Projet Cadre Intégré du Commerce, mené sur financement multilatéral avec le PNUD comme principal maître d’oeuvre, et dont le premier responsable est M. Mohamed Sidibé, en collaboration avec le Bureau malien du droit d’auteur (BMDA) et la Direction nationale de la Police, elle a formé les agents de terrain à l’identification des cassettes piratées, à la maîtrise et à la reconnaissance des signes distinctifs des produits légaux, aux normes et procédures d’importation en vigueur dans notre pays et aux manoeuvres frauduleuses opérées par les contrefacteurs pour introduire et commercialiser leur production.

Cette session de formation terminée, les services de répression compétents (DNCC et Police), réunis au sein de la Commission nationale, n’ont pas été longs à envoyer les agents nouvellement formés, qui sont dûment assermentés, il faut le souligner, se frotter aux réalités du terrain au cours d’opérations coup de poing qui se sont déroulées simultanément, lundi dernier, dans tous les chefs-lieux de région, Bamako excepté.

Car, malgré des années de campagnes de formation d’agents, d’information et de sensibilisation du public, par voie de presse, télé radios et journaux réunis, et des acteurs du secteur, ainsi que d’opérations d’assainissement ponctuel du marché, force est de constater que, selon diverses études, sur 7 à 8 millions de cassettes audio vendue

s annuellement au Mali, près de 90% sont des pirates. Privant ainsi l’Etat de précieuses ressources en taxes et impôts divers et les artistes des retombées normales du fruit de leur labeur. Sans parler de la situation financière catastrophique des deux principales sociétés de production et d’exploitation d’oeuvres phonographiques.

Gageons que ce premier coup de pied dans la fourmilière sur toute l’étendue du territoire sera suivi d’effet et que les fraudeurs y regarderont désormais à deux fois avant de proposer aux mélomanes des produits contrefaits.

Mais, un seul doigt ne peut suffire à ramasser un caillou.
Il faut donc qu’en plus du travail de la Commission nationale de lutte contre la fraude, les complices des fraudeurs soient recherchés et châtiés, quel que soit le lieu où ils se nichent, que les artistes s’investissent dans le plaidoyer en faveur de la protection de leurs droits d’auteurs, de compositeurs et d’interprètes et, surtout, que chaque Malien accepte de payer un peu plus cher la dernière chanson à la mode.

En effet, il y a des vendeurs de produits piratés heureux parce que certains acheteurs sont peu regardants sur l’origine de ce qu’ils se procurent, s’intéressant plus au prix qu’à la qualité.

Ce qui induit, malgré les multiples appels au civisme lancés par les autorités compétentes, l’existence d’un marché florissant de produits piratés, pas seulement dans le domaine de la musique, mais aussi dans ceux du cinéma, du théâtre, de la confection, etc.

Nous reviendrons plus en détails sur le travail de la Commission dans une prochaine édition.

Ramata DIAOURE

06 octobre 2005.