Placée sous la haute présidence du chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, la conférence avait pour thème « la finalisation de l’éradication de la peste bovine et le contrôle des autres maladies transfrontalières, pour la promotion du commerce du bétail et la réduction de la pauvreté en Afrique« .
On comptait parmi les invités le vice-président de la Commission de l’Union Africaine, Patrick Mazimhaya, les directeurs des services vétérinaires, dont notre compatriote, le Dr Mamadou Kané, et les représentants de plusieurs institutions internationales.
A la fin de la réunion ministérielle, une kyrielle de recommandations a été faite. Il s’agit tout d’abord de l’éradication de la peste bovine, pour laquelle la conférence a demandé au Bureau international des ressources animales (UA-IBAR) d’accélérer la mise en oeuvre des opérations planifiées dans le cadre de l’Unité de coordination pour l’éradication de la peste bovine de l’écosystème somalien (SERECU) et d’élaborer un programme qui prenne en compte la relève du Programme panafricain de contrôle des épizooties (PACE).
Il sied de souligner que c’est dans ce cadre que la Commissaire chargée du département de l’économie rurale et de l’agriculture de l’Union africaine, Mme Rosebud Kurwijila, a remis la médaille d’argent au Mali.
Ceci pour les efforts fournis dans la lutte contre la peste bovine, conformément à la procédure d’éradication de cette maladie indiquée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). A noter aussi que, depuis mai 2003, le Mali a obtenu le statut de « pays indemne de la peste bovine« .
La grippe aviaire, un sujet d’actualité, n’est pas restée en marge des préoccupations de la conférence de Kigali. Pour ce faire, les participants ont demandé à l’UA-IBAR, en rapport avec la FAO, l’OIE, l’OMS et les autres partenaires, de tout mettre en oeuvre pour organiser, dans les meilleurs délais, une rencontre afin d’évaluer l’efficacité des stratégies de lutte préconisées.
Les pays africains ont été invités à renforcer les capacités en matière de surveillance des maladies animales, en particulier de la grippe aviaire, et à se doter de fonds d’intervention d’urgence.
Concernant la pérennisation du financement des systèmes de surveillance épidémiologique, les ministres ont, dans un premier temps, invité les gouvernements africains à assurer le financement adéquat des services vétérinaires et, en particulier, des réseaux de surveillance épidémiologique, à travers des dotations budgétaires conséquentes.
Dans un second temps, ils ont lancé un appel à l’Union Européenne ainsi qu’aux autres partenaires au développement afin que de nouvelles ressources soient mobilisées pour consolider les acquis du programme PACE et étendre les réseaux de surveillance épidémiologique existants aux pays non encore couverts.
Avant d’appeler les gouvernements à affecter à l’élevage au minimum 30 % des 10 % des dotations budgétaires à allouer à l’agriculture, conformément à ta décision prise par les chefs d’Etats et de gouvernements en juillet 2003 à Maputo.
Le chapitre du commerce et de l’exportation du bétail a enregistré l’exhortation de l’UA-IBAR à persévérer dans la mise en place du réseau des pays exportateurs du bétail et des produits d’élevage et à élaborer une stratégie spécifique de promotion du commerce intra africain en rapport avec lesdits pays.
S’y ajoute la candidature du Mali pour abriter la première réunion des pays exportateurs de bétail et des produits issus de l’élevage qui a été retenue.
D’autres points, non moins importants, comme le renforcement des bureaux régionaux de l’économie rurale et de l’agriculture de l’UA et le programme de développement de l’élevage, étaient à l’ordre du jour.
Rendez-vous est pris dans deux ans à Ndjamena, au Tchad, pour la 8ème rencontre des ministres africains en charge des ressources animales.
Paul M’Ben
14 novembre 2005.