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Les conclusions d’une étude prospective sur les institutions et la croissance au profit des pauvres ont fait l’objet d’un atelier organisé par le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria).

La session qui s’est déroulée à l’hôtel Nord-Sud a regroupé Ibrahim Sall, le président du Codesria, Isaïe Dougnon, le coordinateur de l’étude, chercheur et professeur à de l’Université de Bamako, Mme Sy Kadiatou Sow qui dirige le projet de réduction de la pauvreté, et nombre de chercheurs. Des représentant du ministère de l’Agriculture, de la Banque mondiale, et de l’Agence française de développement et d’autres structures participaient à la rencontre.

Réalisée par le consortium Improving Institutions for Pro-Poor Growth (IPPG), cette étude était destinée à mesurer l’impact des programmes et projets de développement sur la réduction de la pauvreté dans notre pays. Des études similaires ont également été réalisées au Ghana, au Malawi et en Tanzanie.

Depuis la révolution de mars 1991, notre pays est entré dans une dynamique de changements institutionnels. Plusieurs programmes de développement sont, depuis, en chantier pour améliorer les conditions de vie des populations et impulser le développement.

Parmi ces projets, l’on peut retenir le Programme décennal de développement sanitaire et social (PRODESS), le Programme décennal de développement de l’éducation et de la culture (PRODEC), le Programme décennal de développement de la justice (PRODEJ). Parallèlement, un vaste processus de décentralisation est en marche.

Tous ces programmes rejoignent les objectifs du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Pour juger de l’efficience de certains de ces projets, le réseau IPPG a effectué du 14 au 26 décembre 2005 une étude exploratoire dans quatre villages du cercle de Kadiolo (région de Sikasso).

L’étude révèle que les conditions climatiques, hydriques et humaines sont favorables à l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, la pêche, le commerce dans cette partie du pays.

Elle constate également que ces différentes activités ont contribué à la sédentarisation des ressources humaines de cette zone où la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), l’une des plus grandes opérations de développement rural du pays, a ouvert de nombreuses opportunités de développement.

L’étude a en outre recueilli la perception des paysans et des autres agents de développement au niveau local sur les changements institutionnels récents intervenus dans notre pays. Elle tente de comprendre les facteurs déterminant la réussite ou l’échec des organisations et institutions formelles au niveau villageois.

Elle a ensuite évalué l’impact de certaines institutions qui luttent contre la pauvreté, à l’aide de critères définis ou proposés par les villageois. Elle a analysé les raisons pour lesquelles certaines organisations ont eu un plus grand impact que d’autres sur les bénéficiaires. Le document épluche également le système foncier et les droits coutumiers relatifs à l’utilisation des terres.

Dans un exposé liminaire, Mme Sy Kadiatou Sow a énuméré les difficultés rencontrées sur le terrain par les enquêteurs. Il s’agit principalement de l’insuffisance des ressources humaines et des problèmes d’identification des besoins de la population.

Quant au représentant du Codesria, Ibrahim Sall, il a rappelé que son organisation est née en 1973 de la volonté des chercheurs africains en sciences sociales, de développer des capacités et des outils scientifiques susceptibles de promouvoir la cohésion, le bien-être et le progrès des sociétés africaines.

Elle oeuvre, depuis, à la facilitation de la recherche multidisciplinaire, à la promotion des publications issues de la recherche, au renforcement des compétences africaines en matière de recherches et à l’organisation de rencontres d’échanges d’expériences et d’informations entre chercheurs.

Boubèye Maïga

13 octobre 2006.