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Après avoir doté plusieurs localités d’écoles, de Centres de Santé Communautaire et d’adductions d’eau au profit des populations les plus démunies, le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) vient de réussir une autre expérience en aménageant une zone d’irrigation à Diambé, un village situé à 45 km de Niono. C’est une première dans l’histoire du Fonds de Solidarité Nationale que dirige Adama Diarra.
C’est dans une ambiance des grands jours que la cérémonie d’inauguration s’est déroulée le samedi 25 juin. L’événement était présidé par le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara, accompagné de ses proches collaborateurs. Le Directeur Général du Fonds de Solidarité Nationale en déplacement, était représenté par Djiguiba Kéïta dit PPR chargé des questions juridiques.

Toute la population de Diambé et environnants était mobilisée pour réserver un accueil chaleureux à leurs hôtes. Femmes, vieux et jeunes sont sortis très nombreux ce samedi 25 considéré par eux comme « une journée d’espoir du paysan« . Pour donner un éclat particulier à la fête, la grande cantatrice Molobaly Traoré et son groupe ont fait une remarquable prestation tenant la délégation en haleine, de son arrivée jusqu’à la veille de son départ. Les chasseurs ne sont pas restés en marge, puisqu’ils étaient également présents agrémentant la fête par des tirs çà blanc.
« Diambé » est la première tentative d’aménagement de plaine du Fonds de Solidarité Nationale (FSN). C’est également le premier aménagement du genre sur fonds publics dans la zone de N’Débougou. La plaine de Diambé comprend un aménagement de 30 hectares dans le casier de Phédié, la construction de 14 rigoles de 4 200 mètres, d’un arroseur de 551 mètres, de deux drains d’arroseur de 930 mètres, d’un drain secondaire de 600 mètres. Ce n’est pas tout. La plaine de Diambé, en terme d’ouvrages, est dans le jargon des techniciens un de prise d’arroseur, de franchissement, deux de débouchés de drains d’arroseur, de 14 vidange de rigoles et 14 prises de rigoles. Le tout pour un coût global de près de 50 millions de FCFA. Construit pour une durée de 6 mois, l’aménagement de cette plaine aura mobilisé le bureau d’études SISED SARL et l’entreprise de STT-BTP.

Le ministre du Développements Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara, a relevé que « cet ouvrage s’inscrit dans le cadre de la grande ambition du gouvernement du Mali de doter nos concitoyens de dispositifs nécessaires pour l’émancipation de l’homme malien« . Selon lui, l’aménagement de Diambé ouvre des perspectives pour l’autosuffisance alimentaire de la collectivité villageoise bénéficiaire. Il permet une diversification des cultures et donne un pouvoir d’achat accru surtout aux femmes afin de les libérer un peu plus des charges ménagères. Cette plaine sera exploitée par 113 familles et procurera 450 emplois permanents et 900 emplois saisonniers dont plus de 500 au bénéfice des femmes.
Le représentant de la communauté de Diambé, Békaye Diarra, fera tout d’abord l’historique du processus qui a abouti à la réalisation de cette plaine. Ainsi, confiera-t-il que « pour arriver à l’aménagement de la plaine de Diambé, que de chemin parcouru ! Tous les ressortissants et sympathisants de Diambé se sont mobilisés, à commencer par feu El Hadj Mohamed N’Dji Coulibaly, Administrateur civil, qui a posé les premiers jalons de ce dossier, il y a déjà 15 ans« . C’est en 1989 que ce dernier a fait le tour de tous les villages du Kouroumari authentique. Il s’agit des villages situés en zones non irriguées de l’Office du Niger dites « zones exondées ». C’est un ainsi que N’Dji Coulibaly a fait le constat que « si rien n’est fait pour secourir ces villages sous le choc de la sécheresse depuis 1973, tous vont disparaître au profit de l’exode vers les zones irriguées« .Voilà pourquoi, N’Dji Coulibaly a demandé auprès de la Direction générale de l’Office du Niger d’autoriser des branchements divers sur le 2è bief du « fala » de Molodo pour les villages de Massaranzana, Diambé, Kandjourou et Farabougou. C’est pourquoi, la communauté de Diambé a bien voulu dédier le nom de cette plaine à « N’Dji Coulibaly ».
Le représentant du Fonds de Solidarité Nationale, Djiguiba Kéïta dit PPR, estime que « le choix de Diambé est presque fortuit. Puisque, c’est la première fois que le Fonds de Solidarité Nationale réponde à une demande dans la zone de l’Office du Niger. Les gens n’ont pas l’habitude de solliciter le Fonds » a-t-il conclu

Alou B HAIDARA – Envoyé spécial

28 juin 2005