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La lutte contre la désertification et le réchauffement climatique est de nos jours placés parmi les priorités des autorités et des acteurs impliqués. Cependant, au regard des médiocrités et des limitations des efforts d’une période à l’autre, il serait difficile d’espérer sur un résultat satisfaisant. La remarque est inquiétante du fait que l’environnement continue de subir des coups durs de la part des citoyens. Alors peut-on s’attendre à une amélioration de la situation avec ces factures qui détruisent notre environnement?

La baisse de la pluviométrie, la faiblesse des rendements, l’érosion aïguë des terres arables, la déforestation massive et incontrôlée, l’ensablement sont autant de facteurs qui agissent négativement sur notre l’écosystème. Face à ces pressions phénoménales, qui influencent notre système économique vers une récession inquiétante, de nombreuses mesures ont vu le jours dont certaines commencent à avoir des succès.

Cependant, la persistance du phénomène de dégradation environnemental, le manque de renforcement des mesures entreprises, sont autant de constats qui montrent la défaillance de la lutte. La persistance et l’accentuation de la désertification au Mali n’est plus un secret pour personne.

La coupe abusive des arbres

De nos jours, le constat est amer, en milieu rural, le revenu quotidien est exclusivement basé sur l’offre de la nature, il s’agit du bois et du charbon de bois, ce qui n’épargne pas la végétation. Malgré les multiples mesures envisagées, la coupe abusive et le commerce incontrôlé de bois continuent leur petit bonhomme de chemin.

Beaucoup d’espèces sont menacées de disparition, ce qui ne manque pas d’effets sur le climat en général, et les terres en particulier. L’appauvrissement, l’érosion éolienne et hydrique sont les manifestations fulgurantes. Alors, que peut-on dire de la vente du bois et du charbon de bois le long des tronçons inter-urbains?

N’est il pas possible de mettre en place des mesures de régulation? A cela s’ajoute les feux de brousse, véritable source de destruction de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes. Les feux de brousse qui battent actuellement leur plein sont une source incontournable de l’appauvrissement des terres. Or, le sol malien connu par son faible rendement continue de subir des flammes, les incendies d’année en année.

Les producteurs agricoles ne parviennent plus à tirer profit des terres sans les produits chimiquement fabriqués. Du coup, les nombreuses luttes contre la désertification se sont avérées insuffisantes, car en dehors des moyens de sensibilisation, ceux de renforcement des capacités des ruraux sont moins visibles.

La dépendance des populations a l’offre de la nature

Les populations largement dépendantes de l’offre de nature, ne peuvent s’abstenir de cette ressource. Il revient aux autorités de jouer le rôle de médiateur entre l’homme et la nature. Cela doit passer par le renforcement des capacités des citoyens à travers les actions longtemps engagées dont la lisibilité reste encore faible.

Il est nécessaire de mener des actions de vulgarisation sur toute l’étendue du territoire à travers la politique des réchauds à gaz, du charbon artificielle de l’AMADER, ainsi que l’électrification rurale. A cela s’ajoutent la réglementation de la stratégie d’exploitation des forêts, ainsi que le renforcement de la nature par une couverture végétale analogue. L’intensification de l’énergie solaire et la mise en place du système éolien sont autant d’atouts qu’offre la nature au pouvoir politique et locale.

Alors, l’échec de la lutte contre la désertification se situe de nos jours au niveau de la persistance des phénomènes et des actions anthropiques citées. Les remarques ont révélé que les données du tableau de lutte contre la désertification et les changements climatiques restent encore sombres sur toute l’étendue du territoire.

Aucun résultat palpable n’est visible nulle part, seulement des convois de bois et charbons, de bois vers les campements et les grands pôles de consommation restent visibles. Ce qui ne manque pas d’effets négatifs sur l’environnement en général.

Ousmane BERTHE (Stagiaire)

11 Novembre 2008