Dans le cadre de la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) a organisé, hier, une journée d’information et de sensibilisation des agents de santé et du développement social sur la lutte contre la corruption. Le thème retenu cette année est : «Protégeons les lanceurs d’alerte pour mieux lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite».
La rencontre tenue dans un hôtel de la place, a été présidée par le représentant de la ministre de la Santé et du Développement social, Modibo Doumbia, en présence du représentant de l’Oclei, Seidina Oumar Diarra.D’entrée de jeu, le représentant de la ministre de la Santé et du Développement social a indiqué que ces personnels sociaux sanitaires sont souvent enlevés et privés de leur liberté parce qu’ils veulent donner un état de santé loyale à leur société. Modibo Doumbia ajoutera que la corruption dans le secteur de la santé est réelle, mais qu’elle n’empêche pas notre système de santé de se développer.
Il a donc invité les acteurs à faire en sorte que notre système de santé soit envieux dans l’espace de la Confédération des États du Sahel (AES), en devenant des responsables de services qui ne sont pas impliqués dans les actes de corruption. «Cet atelier doit être une aubaine, car deux conférences vont être animées pour que nouspuissions changer nos pratiques», a-t-il annoncé. Il a remercié l’Oclei d’avoir associé son département à cette activité.
Le représentant du président de l’Oclei précisera que cet atelier, organisé par son Office en partenariat avec le projet Luceg, entre dans le cadre de la 8è édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption, célébrée le 11 juillet de chaque année. Selon Seidina Oumar Diarra, cette date marque le jour où l’Union africaine (UA) a adopté la Convention sur la prévention et la lutte contre la corruption (CUAPC), il y a 21 ans. L’institution de cette Journée est une invite à l’endroit des Africains pour réfléchir aux progrès de la lutte contre la corruption pour voir ce qui a fonctionné ou pas et ce qui reste à faire.
À cet effet, Seidina Oumar Diarra a souligné que la corruption impacte négativement la qualité des services de santé, augmente les coûts et réduit le volume des soins de santé. Il a estimé que cela a pour conséquence de limiter l’accès aux soins de santé pour les patients, en particulier les plus pauvres. Il a cité en exemple la situation des personnes qui, à cause de la corruption et faute de moyens nécessaires, se retrouvent face au risque de ne pas pouvoir bénéficier des services de santé de base. Et les femmes, faisant malheureusement partie des couches les plus défavorisées, sont aussi les plus exposées à ce problème.
Selon le représentant du patron de l’Oclei, «transparency international» qualifie la corruption de maladie de système de santé, car il estime que 500 milliards de dollars américains de dépenses de santé publique sont perdues chaque année dans le monde en raison de la corruption. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare aussi que les pays où la corruption est la plus forte sont ceux où les taux de mortalité juvénile sont les plus élevés. Des données collectées par le Fonds monétaire international (FMI), a ajouté Seidina Oumar Diarra, montrent que la corruption a un effet négatif considérable sur les indicateurs de santé tels que la mortalité infantile. «La corruption est devenue un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il déploré.
Seidina Oumar Diarra a souligné que la lutte contre ce fléau et l’enrichissement illicite ne doit pas être un slogan, mais plutôt un projet sociétal et un travail de longue haleine qui ne saurait être l’affaire du seul gouvernement. «Les professionnels de la santé et du développement social, ont un rôle essentiel à jouer en matière de prévention, de sensibilisation et d’éducation ciblant les collaborateurs et des populations pour un changement de comportement», a-t-il conclu.
Fatoumata TRAORÉ
Source: L’Essor