« Nous savons où va le coup. Ce n’est pas Oumar Ibrahim Touré qui est visé mais le Premier ministre Modibo Sidibé. Nous sommes de la mouvance présidentielle et nous sommes derrière Oumar Ibrahim Touré. Ce sont ceux qui veulent l’exclure du parti qui doivent aller à l’opposition comme l’ont fait ceux qui ont formé le COPPO, le RPM et le FDR ».
Ces propos ont été tenus par Bocar Coulibaly, président du comité 2 jeunesse de Bagadadji de l’URD, rencontré à l’Assemblée nationale, hier. Il nous remettait, en même temps la recommandation du collectif des secrétaires généraux des sous-sections URd du cercle de Ségou.Ce sont 15 secrétaires généraux qui ont signé cette recommandation qui indique : «notre parti est dans une des crises des plus graves de son histoire.
Pour ces motifs, les sous-sections URD du cercle de Ségou dont nous sommes les secrétaires généraux signataires de la présente se désolidarisent de cette décision du bureau exécutif national de l’URD.
Nous demandons sans délai, au bureau national du parti, d’annuler purement et simplement cette décision de suspension de M. Oumar Ibrahim Touré qui a tout donné pour ce parti….car si nous allons aux élections dans les conditions actuelles, c’est l’échec assuré et l’éclatement du parti». Les choses se clarifient donc à l’URD. La crise qui couvait depuis longtemps a pris une nouvelle tournure.
Les jeunes de la tendance Oumar Ibrahim, qui disent clairement que c’est Modibo Sidibé qui est visé, éclairent aujourd’hui l’opinion. D’autant plus qu’ils envisagent le départ de certains militants qui doivent rejoindre le camp de l’opposition. Cette tendance s’affiche clairement du côté du Premier ministre et soutient que leurs adversaires devraient se démarquer vers l’opposition.
En fait, comme l’a dit Bocar Coulibaly, la crise au sein de l’URD n’est pas une crise exclusivement interne. Elle est liée au Premier ministre Modibo Sidibé. Vues sous cet angle, les péripéties au sein du parti de la Poignée de main ne sont rien d’autre que le combat entre Soumaïla Cissé et Modibo Sidibé puisqu’en réalité, comme l’a si bien dit le président du comité 2 URD de la jeunesse de Bagadadji, les flèches décochées visent le locataire de la Primature.
A qui profitera la cassure du parti si ce n’est à celui qui compte présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 sous les couleurs d’une autre formation ? Or le deal qui devait prévaloir entre le président de la République et le Premier ministre est rompu depuis la fameuse déclaration d’ATT concernant le mauvais timing de l’initiative riz.
Quoi qu’il en soit, les turbulences au sein de l’URD ont permis aujourd’hui de distinguer nettement les deux camps : celui de Soumaïla Cissé et le camp de Modibo Sidibé. Les questions qui se posent sont de savoir si aujourd’hui Modibo Sidibé fait le poids et si la cassure profitera à l’un ou à l’autre camp ?
Baba Dembélé
10 Octobre 2008