Pris dans un courant d’eaux de ruissellement provoqué par des pluies diluviennes, les habitants de la rive droite du fleuve Niger ont passé un sale après-midi le 3 septembre 2007. Flash-back sur un embouteillage monstre.
Un bouchon de plus de deux kilomètres entraînant une file de véhicules pris dans un courant d’eau, le tout provoquant une paralysie totale de la voie sur les deux sens : tel était, le lundi soir, la circulation sur l’avenue de l’OUA ou voie expresse. Les usagers de ce tronçon reliant le pont des Martyrs à la rive droite du fleuve et la brettelle qui va de la voie expresse au pont Fahd ont passé un sale temps.
Cet embouteillage indescriptible a été provoqué par des pluies diluviennes tombées le lundi après-midi aux environs de 15 h sur la rive droite du fleuve Niger. Alors qu’une seule goutte n’avait pas arrosé d’autres quartiers de la capitale, certains habitants des quartiers situés de l’autre rive du fleuve nageaient dans des eaux de ruissellement. Des concessions ont été complètement inondées.
La situation était des plus pénibles pour de nombreux usagers qui regagnaient leurs domiciles après une journée de labeur. Des voitures et engins à deux roues étaient pris en tenailles par des eaux qui pouvaient atteindre plus d’un mètre de hauteur par endroits.
La plupart de ces engins, qui s’échinaient à se frayer un chemin, tombaient en panne. La poignée d’agents de la Compagnie de circulation routière (CCR), en faction devant le rond-point de l’immeuble Sékou Ly, assistaient impuissants à ce spectacle diluvien.
Ambulances et sapeurs pompiers dans l’engrenage
Même des véhicules de sapeurs-pompiers et des ambulances, qui partaient en direction de la ville, soit pour secourir des victimes, soit pour déposer des patients dans un hôpital ont été pris dans l’engrenage pendant un bon moment. Ils n’ont pu en sortir que grâce à la sollicitude de policiers et le concours d’autres personnes.
Les agents de la CCR n’avaient d’autre choix que de faire bifurquer les automobilistes sur l’axe de la corniche qui passe derrière la colline de Badalabougou et mène sur la voie expresse qui part du pont Fahd pour l’aéroport international de Bamako-Sénou.
La voie expresse, comme la plupart des artères principales de la capitale, ont été aménagées pendant la Can-2002. Malheureusement, elles ne disposent pas de collecteurs pour le drainage des eaux usées. Les petits fossés creusés de part et d’autre font encore les frais de l’incivisme des populations, qui y déversent des ordures de toutes sortes. Ces fossés sont obstrués de nos jours.
Il urge de les curer ou même de construire des collecteurs en leur lieu et place. Cela est d’autant plus important que ce genre d’inondation peut provoquer mort d’hommes. Ces eaux de ruissellement peuvent facilement dégrader les routes bitumées réalisées à coût de milliards de F CFA. Ce serait une perte énorme pour l’Etat et le contribuable malien que de refaire chaque fois les mêmes travaux alors qu’une solution simple est à portée de main.
Abdrahamane Dicko
05 septembre 2007.