Pour cause de traditionnel conseil des ministres, l’ouverture des travaux de la conférence régionale sur le tourisme initialement prévue hier matin a été reportée dans l’après-midi à 15 h. En prélude à la cérémonie officielle de démarrage des travaux, les participants ont eu droit à un panel sur le thème de la rencontre « communication dans le domaine du tourisme ». Les panélistes étaient les ministres guinéens et gabonais du Tourisme, le DG de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté, et un journaliste de RFI.
Le thème de la conférence est, selon le secrétaire général de l’OMT, un sujet majeur. Les raisons en sont que depuis 2001, le monde et particulièrement l’Afrique sont confrontés à des situations de terrorisme, de guerre, de maladie, entre autres.
Chaque fois qu’il y a de tels événements malheureux, le secteur du tourisme peut ressentir le contre-coup à cause de la manière dont les médias les traitent, a-t-il signifié. La rencontre est dès lors considérée comme capitale par l’OMT au moment où sont véhiculées les images les plus négatives de l’Afrique. « Un partenariat doit s’établir entre les médias et les structures de tourisme », a plaidé le premier responsable de l’OMT.
Le ministre gabonais du Tourisme, Florentin Missouvou, a dressé la carte touristique de son pays. Le Gabon dispose de la 2e réserve mondiale de biodiversité et le gouvernement a consacré 11 % du territoire national à l’écotourisme, a-t-il expliqué. M. Missouvi a lancé un appel aux gouvernants de la sous-région Afrique centrale pour que la dimension touristique prenne corps dans le développement économique.
La presse pointée du doigt
Tout comme son homologue gabonais, Mme Sylla de la Guinée a étalé les potentialités touristiques de son pays qu’elle décrit comme un territoire gâté par la nature.
Des richesses minières, halieutiques et fauniques avec des espèces rares comme les crapauds ovipares du Mont Nimba classés patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en passant par des races de chimpanzés vivant en famille, Mme le ministre a tout simplement vendu la destination Guinée.
En dépit de ces richesses, le pays du général Lanssana Conté ne bénéficie pas trop des retombées touristiques. Mme le ministre pointe un doigt accusateur sur les médias traditionnels (TV, radio et journaux) et les Ntic prompts à peindre tout en noir sur son pays.
« Aidez-nous à dire la réalité sur le pays ». Un vœu émis par elle, c’est la naissance d’un partenariat définitif avec les médias en vue de promouvoir la destination Afrique. Elle a lancé un appel visant à chercher la bonne information auprès des structures touristiques.
Le DG de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté tout comme son confrère de RFI ont posé un regard croisé sur les deux professions : tourisme et communication. Le journaliste de RFI, qui anime une émission de tourisme et de voyage sur sa chaîne, a fait un exposé sur sa rubrique.
Le DG de l’ORTM a, pour sa part, déploré l’absence de politique de communication dans les départements du Tourisme. Selon lui, l’information n’est pas donnée pour effrayer mais pour inviter des populations à prendre des précautions face à des maladies ou catastrophes naturelles.
Sidiki N’Fa Konaté, a adhéré à la notion de partenariat entre les deux secteurs. Il est même allé plus loin en formulant l’idée de rencontres périodiques et l’élaboration d’un programme de formation pour la presse qui manque de spécialiste dans le domaine.
Une invite qui n’est pas tombée dans les oreilles de sourds au moment où le secrétaire général de l’OMT vante les performances africaines en matière de tourisme en 2005. Le continent, à l’en croire, a réalisé un bond de 10 % de croissance touristique en 2005, plus que le double de la moyenne mondiale. Un acquis à pérenniser et pourquoi pas à dépassser.
Abdrahamane Dicko
11 mai 2006.