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Peu avant son départ du pouvoir, le président de la République, Alpha Oumar Konaré a bâti des logements sur le titre foncier n°167 de Sotuba en Commune I.

C’est la « Cité de la solidarité ». Ces logements à caractère social sont destinés à des fonctionnaires à revenus faibles ou à des agents de l’Etat vivant dans une certaine précarité sociale comme les grands malades.

Le bonheur et la joie qui se lisaient sur le visage de la centaine d’occupants de la Cité se sont transformés en amertume et désolation. Trois ans après, les habitants de ce quartier vivent en marge du développement amorcé par notre pays en matière d’urbanisation et de modernité.

A l’heure où des villes secondaires et même des villages reculés ont leur éclairage public, la Cité de la solidarité, isolée entre le cimetière de Sotuba et le fleuve Niger, est en proie à l’insécurité à cause de l’absence d’éclairage public.

Le téléphone fixe demeure un luxe en cet endroit qui jouxte des services importants comme le Centre régional de recherche agronomique (CRRA) de Sotuba, l’Institut d’économie rurale (IER), entre autres, pourvus de lignes téléphoniques.

Laissé-pour-compte

L’évacuation des eaux usées demeure un autre casse-tête chinois dans la mesure où les maisons ne sont pas conçues avec des fosses septiques. Pis encore : la Cité manque cruellement d’infrastructures marchandes, de dispensaires, de moulins, de jardins d’enfants, etc.

Le calvaire des populations est tellement grand que la Cité est menacée dans son existence géographique même. Des spéculateurs fonciers, forts de complicités en haut lieu, sont en train d’annexer progressivement le site.

Le président de l’Association des bénéficiaires de la Cité de la Solidarité, Tiémoko Dao, a, dans une lettre, attiré l’attention du gouverneur du district sur l’occupation anarchique de ses voies d’accès et places publiques.

Selon la lettre du président, dont le Premier ministre est ampliateur, la rue de 15 m du côté ouest de la Cité est sujette à obstruction à cause des constructions réalisées au détriment du plan de modification de la direction nationale de l’urbanisme et de l’habitat (DNUH) du 11 mars 2003. La seule place publique de 69 x 34 m n’est pas à l’abri de la voracité des « mangeurs de terres ».

Les pouvoirs publics sont interpellés en ce Mois de solidarité et de lutte contre l’exclusion pour donner plus d’espoir de vivre aux occupants de la Cité de la solidarité et éviter qu’ils ne soient embastillés dans leur propre domaine par des habitations sorties spontanément de sous terre.

Abdrahamane Dicko

18 octobre 2005.