Partager

A l’Office national des postes (ONP) la descente aux enfers continue de plus belle. Aujourd’hui, les salaires tombent difficilement et des services sont au bord de la cessation d’activités. La distribution des courriers à domicile en est l’illustration éloquente. Il ne fonctionne pratiquement plus, depuis plus d’un mois, faute de carburant.

« Aujourd’hui, nous les facteurs sommes les parents pauvres de l’ONP. Nous travaillons dans la misère. Les motos de distribution sont fatiguées. Elles ne sont pas révisées par l’ONP. Nous les avons depuis plus de cinq ans. Nous sommes obligés de les réparer à nos frais. Le plus difficile, c’est le problème de carburant. Chaque mois, on nous donne quatre tickets de cinq mille francs.

Cette dotation, insuffisante, tombe difficilement. Pour preuve, celle du mois de septembre est tombée le 24 octobre. Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’on travaille bien. J’ai beaucoup de courriers qui attendent d’être distribués. Les destinataires vont devoir attendre jusqu’à ce qu’on me donne le carburant » a déclaré un facteur, qui a souhaité garder l’anonymat.

Un autre facteur d’ajouter, sous le couvert de l’anonymat : «Je n’ai plus envie de travailler à la Poste. On n’a pratiquement plus d’avantages. L’indemnité de distribution qui était placée à 4 000 F CFA par mois a chuté pour atteindre 1250 F CFA. Les salaires, misérables, ne tombent pas à temps. On n’est obligé de s’endetter pour survivre».

Ce sont, entre autres, des confidences que des facteurs de l’ONP nous ont faites hier dans la matinée.

Au même moment, des agents d’autres services de l’Office dénonçaient dans les coulisses le retard du salaire du mois d’octobre qui est tombé le 17 novembre dernier pour les agents qui sont sur billetage.

Pour ce qui est du cas des agents domiciliés dans les banques, c’est seulement mercredi qu’ils ont commencé à retirer leur argent.

Malgré que l’Etat ait augmenté sa subvention qui est passée de 400 à 800 millions de F CFA, le retard persiste dans le paiement des salaires, faute de liquidités au Trésor public.

«La direction avait signé les chèques et toutes les autres dispositions avaient été prises pour mettre les travailleurs dans leurs droits. Mais, comme on le dit, l’homme propose, Dieu dispose» a déclaré un responsable de l’ONP.

A rappeler que l’Office bat des ailes depuis des années après avoir perdu le contrôle des chèques postaux et des caisses d’épargne. Ces deux services étaient la vache laitière de l’Office.

En outre, ce qui a favorisé le plongeon de l’entreprise, c’est le refus de l’Etat d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’ONP. Il s’agit de la subvention annuelle de 750 millions de F CFA, la prise en charge du déficit de l’entreprise pendant dix ans.

En tout état de cause, le personnel de l’ONP ne compte que sur la ministre de la Communication et des nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, pour redresser la société.

Abdoul Karim KONE

21 Novembre 2008