Depuis 1962, date de la toute première réforme de l’enseignement au Mali, le système éducatif dans notre pays semble être rentré dans une zone de turbulences qui a conduit à de nombreuses autres tentatives de réajustement. Des Etats généraux en passant par les Concertations nationales et aujourd’hui le Forum sur l’Education, que d’initiatives !
Pourtant le mal persiste
Il persiste non pas parce que les réflexions conduites depuis ces années n’avaient pas la pertinence nécessaire pour endiguer les avatars du système mais bien parce que, assez souvent, les recommandations n’ont pas été suivies d’effets, en tout cas pas à hauteur d’attentes.
Il persiste car, à la vérité, et il faut le dire, l’école est devenue un vaste chantier où se sont engouffrés justement tous ceux qui n’y ont rien à y faire.
C’est désormais le lieu des influences et des manipulations politiques, le réceptacle de la corruption et de l’affairisme. Un pan non négligeable du système est entre les mains des business-men du savoir. C’est de plus en plus le champ des déperditions et des violences …
Les manquements sont connus, faut-il les rappeler ? Insuffisance de salles de classes, d’enseignants, de matériels didactiques, inadéquation des programmes, qualité des enseignements, précarisation du personnel, absence de hardiesse des politiques et des stratégies éducatives et surtout la coupable faiblesse de la volonté politique à mettre conséquemment en œuvre des solutions pérennes. Toute chose ayant conduit à la banalisation de l’école et la mise à mal de l’avenir.
Il faut donc que cesse cette détestable impression que tout se passe au Mali comme si les fora du genre de celui qui s’ouvre ce matin constituent la panacée et on serait tenté de dire, le plus sûr moyen de repousser à plus tard la solution d’un problème pourtant vital pour le pays.
Le Forum qui débute devrait s’adosser sur l’audit des expériences passées du même genre pour espérer impulser la nécessaire « Réfondation » que nécessite notre système éducatif.
Au nom de l’obligation de résultats!
Au nom de l’Ecole.
S.El Moctar Kounta
30 Octobre 2008
