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trachome.jpgLa semaine dernière, à l’hôtel Mandé, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), une structure française, a organisé un séminaire de restitution de son étude sur la lutte contre le trachome en Afrique subsaharienne.

Etaient présents à la rencontre, l’ambassadeur de la France au Mali, Michel Reveyrand de Menthon, le président de l’IRD, Jean François Girard, le Recteur de l’Université de Bamako, Mme Siby Ginette Bellegarde, les docteurs Doulaye Sacko, coordinateur de la Vision 2020 de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), Sanoussi Bamani, coordinateur du Programme national de lutte contre la cécité, le président de l’IRD au Mali Gilles Fédière, le coordinateur de l’expertise, Jean François Schemann, le directeur général adjoint de la santé, Dr Mountaga Bouaré et nombreux autres invités.

En effet, véritable problème de santé publique dans notre pays, 2è cause de cécité dans le monde, après la cataracte, le trachome, touche au Mali 34% des enfants de moins de 10 ans.

Ainsi, dans le but d’organiser plus efficacement la lutte contre le trachome, le ministère de la Santé et l’Institut d’ophtalmologie d’Afrique tropicale ( IOTA), ont commandé une étude auprès de l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Le document de près de 30 pages produit par l’IRD peint la situation épidémiologique du trachome dans les pays d’Afrique subsaharienne et cerne les stratégies à mettre en œuvre et les comportements à promouvoir pour circonscrire le phénomène dans nos pays.

Le trachome est une kerato-conjonctivite due à une bactérie appelée chamydia trachomatis. Fléau dans le monde, mais surtout dans les pays en développement, dans les années 80, près de 500 millions de personnes étaient atteintes de la maladie. En 2004, on estimait à 84 millions, le nombre de personnes touchées par le trachome.

Le trachome est une maladie de l’enfant. Cependant, les femmes sont les plus touchées par la cécité liée au trachome, car elles restent en contact permanent avec les enfants. L ‘azithromycine, est l’antibiotique de premier choix contre le trachome

Le président de l’IRD, a expliqué comment la science rend au peuple ce qui lui appartient. Il a mis en avant les difficultés liées au métier d’expert.

Quant à l’ambassadeur de France, lui a salué la qualité du travail accompli. Le Mali, selon Michel Reveyrand de Menthon, est engagé depuis des années dans la lutte contre le trachome et l’IOTA, créé en 1953, a été le point de départ de la recherche sur le trachome au Mali.

Le Dr Sanoussi Bamani du PNLC a souligné l’efficacité de la stratégie CHANCE (Chirurgie, antibiotique, nettoyage du visage, changement de l’environnement). La promotion des éléments de cette stratégie est une exigence pour réussir le combat contre le fléau.

Pour le directeur adjoint de la santé, représentant le département de la santé, lui a confirmé que les résultats seront une précieuse source d’inspiration pour les actions de lutte contre le trachome.

L’expertise collégiale, formule originale mise au point par l’IRD, fait appel à l’expertise des scientifiques du Sud et de leurs homologues du Nord. C’est une analyse scientifique ou mise à jour des connaissances qui correspondent à des questions centrales pour les politiques publiques.

L’étude menée par l’expertise collégiale a suivi un canevas précis. Tout d’abord, s’est tenu l’atelier initial où les questions essentielles étaient regroupées en 3 thématiques : épidémiologie, sciences sociales et stratégies de lutte. La deuxième étape a été l’expertise proprement dite. La troisième et dernière étape a été consacrée à la publication de l’ouvrage.

Le président de l’expertise collégiale, le Pr Jeanne Orfila est décédée à la tâche. Elle a perdu la vie durant l’enquête dans un pays africain des suites d’un accès palustre diagnostiqué trop tard. Aussi, une minute de silence a été observée en sa mémoire.

23 avril 2007.