L’image du 3ème millénaire !
Le décor bamakois …
Bamako, capitale politique et économique du Mali est également le » carrefour » de civilisation et de culture.
La ville des trois caïmans regorge d’artisans et d’artistes, de personnalités et d’hommes de lettres. En tant que vitrine nationale, notre capitale se devait de refléter l’image d’une ville modèle : c’est-à-dire, assainie, organisée et coquette, comme elle l’à été dans le temps. Mais, hélas, tel n’est pas le cas ! Ce rêve est loin, très loin, de devenir une réalité !
… de l’insalubrité
A Bamako, l’insalubrité prend une ampleur considérable. Au delà de nos demeures, tas d’ordures, immondices et poubelles jouxtent nos rues et ruelles.
Apres être passé par le stade de dépotoir, nos rues sont devenues de véritables rigoles ouvertes et de véritables déversoirs des eaux usées et vannes.
Nos voisins sont multiples et ont pour noms: mouches, moustiques, cafards, et autres insectes nuisibles et surtout énormes rats. Ces indésirables cohabitants ne sont que des effets d’une cause longtemps identifiée et diagnostiquée.
… de l’écoulement des eaux pluviales
Pendant l’hivernage, à toutes ces immondices s’ajoutent les eaux pluviales, avec les flaques d’eaux qui stagnent sur les voies.
Egalement, les quelques caniveaux destinés à leur écoulement sont très souvent bouchés par les populations qui s’en servent comme dépotoirs d’ordures ménagères, entravant ainsi l’écoulement des eaux et pouvant causer d’importants dégâts, tels l’effondrement des maisons mal bâties avec parfois des pertes en vie humaine et en matériels.
… et de la fumée
Bamako est pollué, très pollué au niveau de notre environnement ambiant.
En plus des immondices, des points d’eau stagnantes, des caniveaux bouchés, il existe une pollution de l’air, due, aux véhicules d’occasion rejetés loin de la métropole, dans ces véritables poubelles à ciel ouvert que constituent nos états africains.
En grand mal d’entretien, ces engins sont de véritables cheminées ambulantes. Partout, elles dégagent et propagent une fumée noirâtre, parfois abondante, donnant l’impression que Bamako brûle.
Des efforts consentis par le peuple, et…
Au début des années 90, un organisme pour résorber le chômage grandissant et doter les collectivités d’infrastructures urbaines est né.
De cet enfant, j’ai nommé l’AGETIPE, devait naître des effets et efforts de curage et réfection des caniveaux, des réfection de voies et renforcement d’autres infrastructures.
Les objectifs fixés ont-ils été atteints? A chacun d’apprécier et d’en tirer les leçons.
… de multiples questionnements
Assisterions nous impassible à ce phénomène combien préjudiciable à notre bien-être social et environnemental?
Serions-nous à même de mobiliser moyens et ressources pour garantir et assurer l’avenir de nos enfants?
Comment répondre à l’interpellation des générations futures, si nous ne leur léguions pas des moyens suffisants à leur subsistance?
… reste le mea culpa ! …
Cette situation qui perdure tient son origine de notre comportement et de notre mode de vie.
Faut il une sensibilisation régulière et un suivi permanent du problème d’insalubrité ?
Une chose reste certaine : peu d’efforts et de ressources sont à déployer, afin que Bamako retrouve sa coquetterie d’antan et serve de catalyseur aux autres villes et villages.
Notre prospérité est réalisable, si chacun de nous s’impliquait un tout petit peu plus dans une bonne gestion de notre environnement. Celui-ci, fondement de toute existence, mérite pleinement une protection de la part de nous tous.
Alors, réexaminons et changeons de comportement … !
Cet effort est largement à notre portée : avec simplement, un changement de comportement vis-à-vis de la chose publique. Il faut seulement en prendre conscience et simplement l’accepter, afin d’aboutir au respect de la chose publique.
31/03/2005
Cheich Abd El Kader, architecte
–abdelkader@afribone.net.ml –abdelkader@Koulikoro.net