Convaincu que, selon ses propres dires « Il est de notre intérêt que les Africains aient un avenir. Nous vivons dans un seul et même monde dans lequel les peuples dépendent les uns des autres », le Président allemand Koehler a décidé, en 2005, de lancer un « Partenariat avec l’Afrique » car il estimait que « nous avons besoin d’un dialogue avec l’Afrique d’égal à égal ».
Ancien responsable d’une institution de Bretton Woods, il est aussi évident qu’il ne pouvait ignorer les changements importants qui s’opèrent, en ce début de 21e siècle, dans le cadre du commerce mondial, avec l’émergence des sous-continents chinois et indien, comme dans les relations internationales, après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide.
Apres un début réussi de l’initiative en 2005, il convenait de donner un contenu concret au « Partenariat avec l’Afrique » et d’élargir le cercle de ses acteurs, des chefs d’Etats et de gouvernements aux personnalités des mondes de la politique, de l’économie, des sciences et de la culture et aux jeunes.
C’est pourquoi la conférence d’Accra a choisi de plancher sur quatre sujets d’une importance cruciale pour l’avenir de l’humanité, et qui ont une résonance particulière sur le continent africain, en invitant de jeunes cadres africains et allemands à se réunir pour proposer leurs solutions, après avoir dressé leurs propres états des lieux : « Environnement et habitat nature ; « Conflits armés et violence quotidienne »; « Opportunités d’éducation et d’emploi » et « Participation démocratique ».
A l’issue de travaux préliminaires, les jeunes cadres ont présenté à la conférence les résultats auxquels ils avaient abouti, groupe par groupe, et affirmé aux chefs d’Etat présents leur volonté de s’impliquer et de suivre de près la mise en œuvre de leurs propositions. Concernant l’environnement et l’habitat, les jeunes leaders ont mis en exergue trois points : la mise en oeuvre effective des conventions, accords et protocoles multilatéraux dans ce domaine; l’information et l’éducation relatives aux questions environnementales et les compensations liées à l’exploitation des ressources naturelles.
Pour ce qui est des conflits armés et de la violence quotidienne, après avoir souligné la responsabilité des Etats, de la société et du monde des affaires dans la survenue de nombre de conflits et dans la perpétuation de diverses formes de violence, le groupe de travail a préconisé d’investir dans de nombreuses réformes, d’impliquer fortement la société civile dans l’alerte précoce, la prévention et la résolution des conflits et la lutte contre la prolifération des armes légères, d’axer les efforts financiers sur la promotion d’un développement durable plutôt que dans le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité en matière d’équipements meurtriers et d’élaborer et de mettre en œuvre des solutions aux conflits émergents liés aux phénomènes migratoires de masse, en particulier vers les frontières de l’espace Schengen et en Méditerranée.
Les opportunités en matière d’éducation et d’emploi ont particulièrement intéressé nos jeunes cadres africains et allemands, tous confrontés au chômage, à la précarité de l’emploi et à un accès inégal à l’éducation. Après avoir rappelé que l’initiative Education pour tous était d’une pertinence évidente, ils ont émis une série de propositions novatrices, comme, par exemple, d’affecter une partie des bénéfices réalisés par les multinationales opérant en Afrique à l’enseignement technique et à la formation professionnelle ou d’instaurer un système d’équivalence des diplômes délivrés sur notre continent similaire à celui développé en Europe à partir de ce que l’on nomme le « Processus de Bologne ».
La participation politique a été analysée par les jeunes sous l’unique angle de leur classe d’âge. C’est pourquoi ils ont souhaité que les leaders politiques de tous les continents s’engagent à leur permettre de participer concrètement, à tous les niveaux, aux processus de prise de décision et d’élaboration de programmes nationaux destinés à cette frange de la population.
Il revenait ensuite aux groupes élargis d’élaborer la version finale des textes. Nous traiterons de ces étapes de la conférence dans notre prochaine parution.
Envoyée spéciale Ramata DIAOURÉ
23 janv 07
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