Partager

Les séries de bonnes mœurs perdent de plus en plus leur cours dans la vie quotidienne. Il devient courant de voir les bonnes actions mal récompensées par les différentes personnes en faveur desquelles elles ont été faites.

C’est comme si un nouveau vent avait soufflé dans les esprits et que son passage avait changé les personnes en les laissant sans aucune scrupule, morale et valeurs culturelles.

Aux dires des personnes d’une génération bien révolue, les populations posaient de bons actes d’une façon totalement désintéressée. Même si les actes étaient effectués de manière désintéressée, les bénéficiaires ne manquaient pas de renvoyer l’ascenseur à la personne ou à sa descendance.

Dans notre société, le fait que les familles accueillent des jeunes du village, venus poursuivre leurs études en ville, ne date pas d’aujourd’hui. En effet, les jeunes ruraux venaient en ville avec pour seule adresse celle du cousin lointain ou d’une personne qui aurait un parent au village.

Et lorsque cet élève venait en ville, il était bien reçu par sa maison d’accueil, aussi il en faisait son véritable foyer. Dans les attitudes des habitants de la maison et de celles de «l’étranger», il était impossible d’y déceler des différences. Toute tierce personne venue rendre visite à la famille pouvait se tromper dans les liens qui reliaient véritablement les différents enfants.

Aucune différence n’était faite entre les enfants, tous avaient les mêmes privilèges et la même punition était attribuée pour la même faute commise. Ce genre de lien de fraternité était également tissé dans les cours de classe et sur les bancs d’écoles. Ces liens faisaient l’alliance d’une vie qui était basée sur la solidarité et la sincérité.

L’hospitalité était aussi une de nos valeurs, un étranger trouvait toujours le gîte et le couvert au cours de son voyage.

Seulement s’il arrive qu’actuellement ces pratiques s’effacent tout doucement dans notre pays, c’est dû au fait que les gens semblent ne plus être reconnaissants. Au contraire, on traite «d’idiot» celui qui tend la main et œuvre dans les bonnes actions dans son entourage. De plus en plus, on abuse de la générosité des gens et on leur renvoie des actes ignobles en réponse à leur générosité.

Lorsque des étudiants viennent en ville et habitent chez des parents à eux, ces derniers peuvent parfois créer une nette différence entre ceux-ci et les enfants de la famille. Ou d’autre part, c’est l’étudiant qui joue au martyr pour donner aux gens une mauvaise image de sa famille d’accueil.

Recevoir un étranger peut parfois être une source d’insécurité, car certaines personnes que vous recevez chez vous, n’éprouveront aucun scrupule pour vous dépouiller de tous vos biens.

Mais est- ce pour cela que nous devrions cesser de poser de bonnes actions ?

Khadydiatou Sanogo

Le Républicain du 18 Février 2010.