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La destitution du PDG de la Banque de l’habitat du Mali (BHM) par le conseil des ministres de mercredi dernier fait peser des menaces de rupture sur l’accord de partenariat qu’elle a signé avec la Raffinerie de pétrole écologique (Rapeco) et la Deutsch Bank de Rome. Le sort de l’accord portant sur 26 milliards de F CFA à porter au crédit de la BHM est désormais entre les mains du conseil d’administration de Rapeco, qui est convoqué en session extraordinaire ce vendredi à son siège à Rome.

Les implications de la relève de Mamadou Baba Sylla à la tête de la BHM par le conseil des ministres du 21 juin 2006 commencent à peser sur l’accord de partenariat signé par cette Banque, la Rapeco et la Deutsch Bank de Rome. De source proche de Modibo Kane Kida, PDG de la Rapeco, la crise de confiance s’est désormais installée dans ce dossier et le PDG Sylla n’est qu’un simple bouc émissaire.

Modibo Kane Kida qui a bien voulu se confier à nous plus tard depuis Rome en Italie, a indiqué que le conseil d’administration de la Rapeco, une société de droit italien, est convoqué aujourd’hui même en session extraordinaire. L’ordre du jour porte exclusivement sur la nécessité de poursuivre l’opération devant permettre d’accorder 26 milliards de F CFA de prêt à la BHM.

Il s’empresse cependant d’ajouter que de son point de vue personnel, « le départ de l’ancien PDG pourrait être un handicap sérieux à la conclusion de l’accord ». Il se réfère à l’article 3 du document paraphé entre les différentes parties et qui exige la présence des signataires pour sa finalisation.

Le dernier mot aux administrateurs

En tout état de cause, le dernier mot appartient, selon lui, aux administrateurs, qui apprécieront les résolutions du conseil d’administration de la BHM de jeudi 15 juin 2006 et qui avaient accepté la poursuite du processus engagé sous la houlette d’un comité ad hoc.

M. Kida, dit ne pas comprendre la démarche de nos autorités qui ont jeté en pâture les recommandations issues d’un conseil d’administration tenu cinq jours avant le conseil des ministres.

Il dit avoir agi en bon Malien pour aider une banque en difficultés, mais que sa bonne foi est mise en doute par le simple fait qu’il est un candidat déclaré à la présidentielle de 2007. Il voit mal l’Etat malien refuser le pactole s’il avait été octroyé par une autre structure ou même un individu dans les mêmes conditions.

Or, explique-t-il, « ce n’est pas moi Modibo Kane Kida en tant que personne physique qui ai prêté cet argent, mais une société dotée de la personnalité morale et comprenant des actionnaires italiens ».

Affaire à suivre.

Abdrahamane Dicko

23 juin 2006.