La LIJAF est née, en juillet 2003 à Paris à la suite d’un double
constat : la marginalisation de l’Afrique sur la scène médiatique
internationale, et les difficultés pour les médias du continent de
s’imposer dans la société informationnelle mondiale pour faire
valoir leurs points de vue. Pour les professionnels des médias
d’Afrique et d’ailleurs qui se sont regroupés au sein de la LIJAF,
ces obstacles sont loin d’être insurmontables.
C’est la raison d’être de la Ligue, qui ambitionne de contribuer à
inverser le circuit de l’information jusque-là unidirectionnel, du
nord vers le sud, d’abord par des actions tendant à la
vialisation des entreprises de presse auxquelles nous appelons les
gouvernements de nos différents pays à conférer un caractère
stratégique, afin que, sorties de la précarité économique, elles
puissent jouer le rôle fondamental qui doit être le leur, dans
l’émergence de nos pays, ainsi que dans l’évolution du regard
international sur l’Afrique.
Il est temps, en effet, que les médias de nos pays devenus plus
viables économiquement et plus professionnels, rétablissent la
vérité sur l’Afrique, et ainsi mettent un terme à
l’infantilisation du continent et au galvaudage récurrent de son
image qui affectent fortement le processus du développement de
l’Afrique notamment en distillant chez nos populations, surtout
chez nos jeunes, une culture négative sur les investissements
étrangers en Afrique, et il n’est pas surprenant que de toutes les
régions du monde, le continent africain, arrive aujourd’hui en
dernière position en terme de réception des investissements
directs étrangers, dont chacun sait le rôle substanciel dans le
décollage économique d’un pays.
Selon le Président du comité international de la LIJAF, M.
Valentin Mbougueng, leur conviction au sein de la Ligue, est que
l’Afrique bouge, qu’elle est à un carrefour important de son
processus de progrès, et qu’il leur appartient de répercuter ce
dynamisme, de traduire dans nos différents espaces ces mutations
profondes, apr un surcroît de professionnalisme qui leurs mènent
loin du sensationnalisme débridé, de l’auto-flagellation, inutile
et du mimétisme médiatique porteur de dépendance vis à vis des
médias d’autres pays connus pour leur propension à la
sur-valorisation de leurs cultures et au dénigrément des autres
cultures jugées inférieurs. Nous sommes des journalistes
africains, dira-t-il, et nous pensons que notre mission est bien
évidement d’informer, puisque c’est la raison d’être de notre
profession, mais aussi de défendre les causes de notre continent,
en mettant notre nécessaire esprit critique au service de la
liberté effective de nos
citoyens et de nos Etats, du développement économique et social de nos pays et
l’amélioration des conditions de vie des populations, ainsi que des méthode de
gouvernance de nos Etats.
Le Président de la Section malienne de LIJAF M. Check H Sylla, a
pour sa part indiqué que sa section inscrit ses actions en droite
ligne des objectifs du comité international, celui de contribuer à
sortir la presse africaine de la précarité et du ghetto dans
lequel elle est confinée.
Dans ce cadre, ajoutera-t-il, nous envisageons entre autres
activités d’organiser une série de formations pour la
professionnalisation des journalistes maliens, des tables rondes
et déjeunés de presse sur tous les sujets touchant l’Afrique et
particulièrement le Mali.
Il a enfin indiqué que l’aide à la presse instaurée depuis
quelques années par les pouvoirs publics est d’apport appréciable
dans l’amélioration des conditions de travail des journalistes
avant l’ajouter que ces dernières doivent orienter leur lutte vers
l’instauration effective de la convention collective qui leur
garantirait encore plus de liberté d’action dans leur quête
perpétuelle de l’information vraie et crédible.
Quant au chef de cabinet du Ministre de la communication et des
nouvelles technologies, il a rassuré la LIJAF du soutien de son
département pour toute action qu’elle aura initiée.
Moussa TOURÉ
24 juillet 2006