Organisée dans l’optique d’échanger avec les journalistes maliens sur les enseignements que les médias africains peuvent tirer du 23ème sommet Afrique-France qui vient de se tenir à Bamako, cette rencontre a également planché sur le rôle que les journalistes africains doivent désormais jouer dans les relations entre l’Afrique et le reste du monde.
Après avoir présenté l’association qu’il dirige, M’Bougueng exposa les objectifs qu’il s’est fixé.
Crée en juillet 2003 à Paris, la ligue internationale des journalistes pour l’Afrique (LIJAF) est née d’un double constat.
D’abord « la presse africaine a connu au cours des quinze dernières années de nombreuses mutations, à la fois quantitative et qualitative« . Mais, « celles-ci ont changé parfois de façon substantielle sa physionomie, sans toutefois parvenir encore à l’imposer à l’échelle internationale comme source d’information de référence et encore moins assurer une plus grande visibilité de l’information africaine sur le réseau internet« .
La LIJAF qui est représentée au Mali par Cheich Hamalah Sylla, directeur de publication du journal « Le Républicain », entend insuffler une nouvelle dynamique aux entreprises de presse africaines.
Ainsi, elle compte améliorer le statut social des journalistes, gage d’une meilleure visibilité des médias africains sur le plan international.
Et cela passe par la viabilité des entreprises de presse, a déclaré M’Bougueng. La LIJAF se propose également de défendre l’image de l’Afrique qui, selon le président de l’association, est marginalisée sur le plan de la communication, autant qu’elle l’est à l’échelle économique.
Pour ce faire, les journalistes africanistes doivent dépasser le stade de la dénonciation et donner des informations sur les réalités qu’ils souhaitent mettre en exergue.
Abordant enfin le sommet Afrique-France, Valentin M’Bougueng estima que les médias africains doivent se poser des questions eu égard au contenu des discours officiels et la leçon que l’on peut tirer de l’expérience malienne.
En effet, le président de la LIJAF , visiblement fier de l’organisation du 23ème sommet Afrique-France, pense que le Mali vient de montrer qu’en Afrique on peut organiser et réussir en Afrique de grandes manifestations, contrairement à ce qu’on pense « outre-océan » en objectant des raisons sécuritaires, entre autres.
Quant au contenu du sommet, M’Bougueng oppose à la politique d’immigration sélective de Chirac une politique d’immigration choisie et convie les dirigeants africains à tenir une conférence inter-africaine sur les migrations.
Le conférencier a également regretté la persistance de la crise ivoirienne. La LIJAF, qui est une association ouverte à tous les journalistes africains, compte démarrer bientôt ses activités.
Cheick H.Sylla, s’exprimant sur les activités de l’association, s’est dit confiant quant à l’avenir de la ligue et a invité les journalistes maliens à y adhérer.
Soumaïla Diarra
07 décembre 2005.