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Ainsi, les grands partis qui pourfendaient l’action gouvernementale d’alors sont aujourd’hui aux commandes, au grand dam des nostalgiques des joutes politiques.

Et ceux qui regrettent ces jours-là estiment que la vitalité de l’opposition est la sève sans laquelle l’arbre de la démocratie végéterait.

Mais l’expérience malienne est une exception. Chemin faisant, on entrevoit une autre voie. En effet, il est bien possible pour un parti politique de ne pas demeurer en reste du consensus politique tout en gardant sa personnalité, échappant du coup au silence et à l’oubli.

En la matière, le Parena fait figure de précurseur. Le parti de Tiéblé Dramé, partageant les principes de Amadou Toumani Touré, joue à fond ce qui lui appartient comme tâche.

Se chargeant du redoutable dossier de la Loi d’Orientation Agricole, le Parena enlève une épine du pied du général ATT.

C’est ainsi que, investi d’une mission chevaleresque, le parti du belier sillonne depuis plusieurs mois les campagnes pour expliquer en langage clair les tenants et les aboutissants de la nouvelle loi.

C’est sur ce plan que le Parena est en passe de damer le pion aux autres partis politiques. Sortant du silence et présent sur le terrain, il rehausse inexorablement sa côte.

Ceci est d’ailleurs un effort qui paye bien. « Le retour sur investissement » peut s’évaluer à travers les nouvelles vagues d’adhésion au parti.

En août 2005, environ 200 personnes avaient rejoint Tiéblé Dramé. Ceux ci furent suivis par 232 en janvier 2006 et 195 peu après.

Si on peut considérer que ces adhésions procèdent d’une stratégie mûrement réfléchie par l’état major du parti, les sorties successives de M. Dramé le rapprochent davantage du peuple qui n’attend des politiques que la prise en compte des préoccupations les touchant de près.

Ismaïla Diarra

20 mars 2006.