Partager

Les évêques du Mali, qui produisent régulièrement un écrit, dit « lettre pastorale », abordent dans la dernière édition, la question de la solidarité, en rapport avec notre cinquantenaire.
Intitulée : « Plaidoyer pour une vraie solidarité : devenir de mieux en mieux ‘Un peuple, un But, une Foi’ dans un Mali cinquantenaire », cette lettre datée du 29 septembre 2010, est signée des Mgrs. Jean Zerbo, Archevêque de Bamako, Joseph Dao, Evêque de Kayes, Jean Baptiste Tiama, Evêque de Sikasso, Jean Gabriel Diarra, Evêque de San, Augustin Traoré, Evêque de Ségou et Georges Fonghoro, Evêque de Sikasso.

La première partie, (que nous abordons ici), parle exclusivement de la première partie de la devise du Mali : un but. Les évêques nous demandent d’être « un peuple dans le respect de la diversité ».
En rapport avec le thème choisi, la lettre qui s’adresse aux « Maliens, et amis de bonne volonté, témoins d’un Mali cinquantenaire », définit d’abord la solidarité en rapport avec la doctrine sociale de l’Eglise.

« La solidarité n’est pas un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun, parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ».

Aujourd’hui, poursuit la lettre, « tous ensembles, élus et électeurs, administrés et administrateurs, dirigeants et dirigés, riches et pauvres, nous devons nous interroger : sommes-nous davantage Peuple qu’au moment où nous sommes entrés dans l’indépendance ? Les uns seraient-ils davantage Maliens que les autres ? Croyons-nous encore àenun avenir meilleur pour le Mali ? »

La lettre énumère les maux qui ruinent ou qui minent notre solidarité et qui la mettent en péril : « l’individualisme qui s’installe même en campagne ; les conflits fonciers ; le parasitisme et la mendicité, la corruption et le détournement… ».

Pour les évêques, il faut que la solidarité se fasse à l’abri des caméras, dans le primat de la dignité de la personne humaine. A ce propos, ces passages des écritures saintes sont révélés : « Au cours de la célébration de son année jubilaire, il était rappelé au Peuple d’Israël cette loi : Et si ton frère est devenu pauvre, et que sa main est devenue tremblante à côté de toi, tu le soutiendras, étranger ou hôte, afin qu’il vive à côté de toi ». Ou encore : « Si quelqu’un dit, j’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, il est menteur ; car, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ».

Pour les évêques, la solidarité chrétienne doit avoir des caractéristiques : la solidarité doit être dans le bien et non dans le mal ; elle doit être efficace et non factice ; elle doit être discrète et sans discrimination.
« Vivre la vraie solidarité est la meilleure traduction de notre vocation commune à devenir un Peuple. C’est vraiment à mesure que s’estompent nos crispations autour de notre fierté identitaire et de nos préjugés autour de nos différences culturelles, que la conscience d’être ‘un peuple’ devient plus vive », poursuit la lettre.

A suivre

Alexis Kalambry

13 Octobre 2010