Si gagner une jolie femme est souvent facile, pouvoir la dompter n’a jamais été une chose facile dans notre société actuelle.
En 2005, S M venait de boucler sa deuxième année de vie professionnelle. Il a pensé la même année se trouver une femme et fonder un foyer. Son choix l’a entraîné vers M D, très jeune et très jolie du quartier. Les commentaires des voisins et collègues de travail n’ont pas fait défaut : tu as gagné, elle est si jolie et si claire, elle te va très bien, elle a de la classe !
Le mariage religieux est célébré, c’était désormais sa femme devant Dieu et les hommes. S M ne manquait pas de faire cadeaux à M D et ses parents. Sandales, parfums, pommades, habits tombaient de tous temps. Mais à la grande surprise de S M, c’est une autre femme qu’il a en face, ambitieuse et révoltée. Elle a changé de classe, c’était les sorties en voitures, alors que S M n’avait qu’une petite Yamaha. De disputes en disputes, S M finit par s’arrêter : « c’est bon, ma danye i se yé ».
Six mois plutard, K T débarque en Mercedes. Les cadeaux pleuvent, les sorties sont mondaines. K T ne voulant plus la partager désormais, célèbre le mariage religieux. Il l’amène chez lui. Après un an de vie de couple, arrive un enfant dans une atmosphère très tendue : téléphone cassé ou retiré, habits déchirés, sorties refusées. K T a fini à son tour par s’arrêter : c’est bon. Il la conduit à la maison paternelle.
Moins d’un an, elle a récupéré la partie du charme qui s’était envolée avec la grossesse et la maternité. Elle jouissait de sa pleine liberté pour s’habiller comme bon lui semble. C’est dans cette atmosphère de liberté qu’arriva O C. Ils sortent longtemps ensemble avant que celui-ci à son ne lui demande en mariage. La réponse est oui.
Car il faut montrer aux deux premiers le contraire de ce qu’ils pensent. Le troisième mariage est célébré. Quel imam courageux, disaient les plus proches voisins.
Cependant, cette nouvelle, d’un nouveau mariage affecta sérieusement K T qui n’a pas hésité a signé son retour. La force de la Mercedes a encore triomphé. La famille de M D a fait une croix sur le mariage de O C.
Aujourd’hui M D n’attend que le mariage civil pour déménager encore chez K T qui doit fermer l’œil sur ses sorties avec O C, qui n’a pas cessé de croire à une seconde chance.
Les questions qu’on se pose sont les suivantes :
Pour quelle fin KT et M D veulent devenir mari et femme devant la loi ?
La faute incombe –t- elle à M D, à KT ou aux parents de M D ?
Mahamadou Sangaré
La Voix du Balazan du 09 Février 2010.