Une nouvelle pratique dangereuse en circulation est en train de voir le jour à Bamako. Pour assouvir leur lubie d’enfants gâtés, de jeunes gens, propriétaires de grosses cylindrées transforment la voie en circuit genre Les 24 Heures du Mans.
Samedi dernier, aux environs de zéro heure, les usagers de la voie, qui passe devant la mairie de la Commune V, ont été obligés de faire demi-tour. La raison ? La voie a été subitement transformée en champ de safari pour Yamaha 100, Sanily, BMW, etc.
Selon des témoignages, tout a commencé aux environs de 21 heures quand une cinquantaine de jeunes ont commencé à faire des acrobaties sur une distance comprise entre 150 et 200 m sur le goudron. On se croyait dans un film dans le genre Far West.
Le bruit des engins était assourdissant, ce qui a poussé des riverains à voir de visu ce qui se passait sur la route. Par crainte des débordements, des bars et restaurants, situés dans les environs, ont fermé boutique.
Aux environs de minuit, un véhicule de la police du 4e arrondissement, alerté, avec à son bord deux agents est arrivé à toute allure et s’est stationné au milieu de la voie.
Paniquée, la foule s’est dispersée et deux motos ont été saisies par les porteurs d’uniformes. Mais, sachant que les policiers ne pouvaient pas les contenir, des participants « au circuit » ont cherché à les attaquer à coups de pierre.
Pris au dépourvu, les deux policiers ont réagi en tirant des coups de feu en l’air pour dissuader les récalcitrants.
Malgré tout, ils continuaient à recevoir une pluie de pierres. Comme fuir est un moyen de se défendre, les deux agents sont repartis sans demander leur reste.
Sur la route de l’aéroport une scène similaire, a-t-on appris, se produisait. Selon des témoins, deux filles sur une moto Djakarta ont été percutées par les safaristes.
Il est temps, pour les autorités communales, de prendre des mesures draconiennes contre ces nouveaux délinquants qui veulent transformer nos routes en mouroir pour de paisibles citoyens.
Amadou Sidibé
22 novembre 2005.