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Le collectif des ressortissants du Nord qui s’est réuni dès le 24 mai 2006 dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali se dit « être surpris, sinon indigné par ce qui est arrivé hier mardi 23 mai 2006 à Kidal et Ménaka« .

Selon les membres de ce collectif, depuis la flamme de la paix de Tombouctou en mars 1996, ils se sont crus à l’abri des démons de la déstabilisation de notre patrie, Mali. Nous avons pensé, affirment-ils, que nous pouvions résolument nous tourner désormais vers les tâches de construction, sinon de reconstruction des régions du Nord. Mais, selon eux, ce qui arrive à Kidal aujourd’hui dépasse les limites du tolérable.

« Ce dont Kidal a besoin aujourd’hui, c’est de l’eau potable qui fait cruellement défaut ; ce dont Kidal a besoin aujourd’hui, c’est la scolarisation de ses enfants ; ce dont Kidal a besoin aujourd’hui, c’est l’approvisionnement en denrées de première nécessité ; ce dont Kidal a besoin aujourd’hui, ce sont des routes pour le désenclavement. Autant d’actions auxquelles le gouvernement s’attelle et qui de surcroît ne peuvent trouver de solution sans la paix, la sécurité et la stabilité« , affirment-ils.

Pour le collectif des ressortissants du Nord, la décentralisation qui consacre la libre administration des Collectivités territoriales a fait du chemin au cours de la décennie écoulée et fait déjà ses preuves. Grâce à l’Etat et ses partenaires directs des Collectivités, des dizaines de milliards de nos francs ont été injectés dans le Nord Mali en général et dans la région de Kidal en particulier.

Ces acquis, selon le Collectif des ressortissants du Nord, doivent être consolidés et non détruits. « Nous devons à tout prix éviter les éternels recommencements en matière de développement économique et de consolidation du tissu social » ,font-ils savoir.

Nous nous devons, affirment-ils, d’isoler les fauteurs de troubles du 23 mai 2006. « Solennellement, nous nous désolidarisons de leur action. Nous devions leur montrer et prouver à la face du monde que nous ne sommes pas avec eux ; que mêmes leurs parents de Kidal ne sont pas avec eux« , conclut le Collectif des ressortissants du Nord.

Dans un autre communiqué daté du 23 mai 2006, le Bureau exécutif de la Coordination de la Communauté Arabe du Mali (CCAM) présidée par Mohamed El Moctar condamne aussi les événements survenus à Kidal et Ménaka.

Cette coordination a lancé un appel pressant à toutes les communautés pour que la sérénité et la cohésion prévalent sur toute l’étendue du territoire national.

Elle a aussi réaffirmé toute sa disponibilité aux institutions de la République et son attachement indéfectible à un Mali, un et indivisible.

Au regard du constat de mouvement de panique constaté chez certaines communautés de la région de Tombouctou, le Colonel d’aviation Mamadou Togola, gouverneur de la 6e région, a adressé un message aux populations de la 6e région.

Il a invité les populations au calme et a exhorté les militaires à se conformer aux « règles auxquelles ils sont soumis« .

Le colonel Togola a, par ailleurs, invité les chefs de fractions et les notabilités à l’apaisement.

Birama Fall

26 mai 2006.