Les activités des journées économiques et de partenariat tuniso – maliennes se sont poursuivies hier, à l’hôtel Kempeski, avec les travaux de la première session du Conseil d’affaires mixte Mali – Tunisie. Le secteur privé malien était conduit par le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) Moussa Balla Coulibaly alors que celui de la Tunisie était amené par Hédi Djilani, président de l’UTICA.
L’objectif principal de cette session était de déterminer ensemble les possibilités d’investissements dans les secteurs porteurs. Parmi ces secteurs, les opérateurs économiques tunisiens ont manifesté leur intérêt pour le coton malien, la viande, le cuir, voire le tourisme qui regorge d’énormes potentialités. Ainsi, les hommes d’affaires ont eu droit à des exposés sur les potentialités d’investissement au Mali dans les domaines du coton, de la viande et du cuir. Ils ont suivi également un exposé sur le code des investissements au mali.
La présentation des opportunités de la filière bétail, viande, peaux et cuirs a été faite par le directeur général de l’Office malien du bétail et de la viande (OMBEVI) Dr Abderamane Coulibaly.
D’après son exposé, ce secteur est encore peu exploité. En 2003, par exemple, le Mali disposait de 7,4 millions de bovins sur lesquels l’abattage contrôlé a concerné 298 000 têtes et l’exportation 93 000 têtes. Sur les 19 millions d’ovins – caprins de la même période, 614 000 ont fait l’objet d’abattage contrôlé. Les exportations contrôlées de viande en 2003 ont porté sur 50 070 kg à destination du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ; 7,600 kg de viande ovine à destination du Gabon et du Maroc.
Autant dire que ces quantités restent de loin en dessous des capacités réelles de notre pays. C’est pourquoi, le directeur général de l’OMBEVI a invité les hôtes tunisiens à s’intéresser à ce secteur.
Il a aussi porté à leur connaissance le processus de privatisation des cinq abattoirs régionaux (Kayes, Ségou, Sikasso, Koutiala et Mopti) par le gouvernement et la possibilité de construction d’autres abattoirs tant à Bamako que dans les autres régions et les cercles.
Dans ce secteur, les investissements peuvent porter aussi sur l’industrie de l’aliment bétail et de la volaille, les unités de tannerie et de fabrique d’objets en cuir, la promotion des unités de transformation du lait local et des unités de production de poussins. En ce qui concerne la pêche, les potentialités portent sur l’aménagement des pêcheries et des étangs de pisciculture, les unités de transformation de poisson et de fabriques d’équipements de pêche.
Le PDG de la CMDT, Ousmane Amion Guindo, a également présenté les potentialités d’investissement dans la filière coton. Ces atouts portent sur une participation au rachat des actifs de la société qui est en voie de privatisation, la possibilité de participer au processus de fourniture des intrants et des engrais, l’implantation d’unités de transformation du coton et de la graine. Ousmane Amion Guindo a donné l’assurance par rapport à la qualité du coton malien qui est produit de façon manuelle, lui conférant ainsi la résistance et une longueur supérieure.
Avec ses atouts, le coton malien, dont moins de 2% est transformé sur place, peut être mis en valeur par les investisseurs tunisiens qui ont une expertise avérée. Les hôtes tunisiens se sont dits très impressionnés. Cependant, le président de l’UTICA a évoqué certains handicaps comme le coût de l’électricité, l’absence de main d’œuvre qualifiée et la protection du marché national contre la concurrence déloyale et la contre façon.
Ces paramètres sont importants dans l’implantation des usines et exige une large implication de l’Etat qui doit mettre en place un cadre de réussite pour les investisseurs.
Youssouf Camara – 28 février 2005