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« Depuis un bon bout de temps, ce sont des textes qui décident si nous faisons partie de l’institut ou pas. Pour le moment nous flottons et ne savons pas où donner de la tête. Comment peut-on créer une école, nommer un directeur et oublier les statuts et règlements intérieurs de l’établissement ? C’est insensé ».

Le ton était ainsi donné par le secrétaire général du Centre National de Spécialisation, Emmanuel Coulibaly, le vendredi dernier lors d’une ultime rencontre que les étudiants de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) -ex-ESS- ont tenue dans l’amphithéâtre dudit établissement.

Car, notons le, depuis qu’ils ont décrété deux jours de grève, le 14 mars dernier, ils n’ont plus intégré les classes, nous a affirmé le directeur de l’INFSS, le Pr Abdou Touré, que nous avons rencontré.

D’autres voix dans la salle lanceront « si nous nous laissons faire, ils vont nous enterrer. Des textes disent qu’à l’obtention de nos diplômes, nous devons être classés en catégorie A ».

Voilà en deux interventions la pilule que les étudiants de l’INFSS ont du mal à ingurgiter aujourd’hui. Au fait, de quoi s’agit-il exactement ?

Le décret n°99346/PRM du 3 novembre 1999 portant statut particulier des fonctionnaires du cadre de la santé stipule qu’il est institué un cadre unique de la santé qui se compose en sa catégorie A des Assistants Médicaux.

Depuis 2001, les étudiants sortis de l’ESS n’ont jamais été reclassés. En d’autres termes, ils restent toujours dans la catégorie B2.

Deuxième point de revendications des étudiants les statuts et règlements de l’INFSS.

En effet, l’ordonnance n°04-032/P-RM du 23 septembre 2004 portant création de l’Institut National de Formation en Science de la Santé abroge toutes les décisions antérieures.

Nous sommes déjà en avril 2005 et le directeur dudit institut a été nommé il y a un bout de temps. Les statuts et règlements de l’INFSS sont toujours à Koulouba dans les coulisses du ministère de la Santé, nous a affirmé le Pr Abdou Touré.

Face à cette « lenteur administrative » les étudiants de l’Institut et surtout les professionnels avaient en mars dernier déposé un préavis de grève. Après moult rencontres avec les responsables du département de la santé et de l’établissement, cette menace a été levée car le ministère de tutelle avait promis de régler le problème dans un délai très court.

Certainement après tant d’attente, voilà qu’une autre décision de grève a été prise par les professionnels de la santé. Cette action, à les croire, s’étendra sur toute l’étendue du territoire. A la direction de l’INFSS, on se dit prêt à aider les étudiants, mais pas dans un esprit de consensus.

Le directeur de rassurer que tous ceux qui étudient actuellement à l’INFSS doivent se considérer comme étant ici. Le chargé à la communication du ministère de la Santé, Ibrahima Sangho, qui nous a contacté le samedi dernier, a déclaré que « l’arrêté visant à régler la situation est en lecture ».

Concernant le reclassement des agents, qui date d’avant la prise de fonction, de Mint Youba, et qui risque d’envenimer les choses, certaines questions se posent : A quel niveau cette situation est-elle bloquée ?

Le ministère de la Fonction Publique a-t-il assez informé les étudiants?

Paul Mben

25 avril 2005