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Le “Takokelen” est désormais un fait réel, sans bavure et sans grand étonnement. Le “Takokelen” n’est plus slogan creux, mais une volonté populaire du vaillant peuple malien, sorti massivement le dimanche dernier pour accorder une fin de non-recevoir à l’imposture comme en incarnent certains adversaires du candidat ATT, et cela, en toute douceur.

Sans grande surprise, Amadou Toumani Touré, candidat à sa propre succession à la magistrature Suprême a ravi la vedette à ses concurents avec un peu plus de 70% du suffrage exprimé. L’annonce a été faite hier par les porte-parole du candidat ATT, notamment Me Mountaga Tall du CNID-FYT, le Pr Tiémoko Sangaré de l’ADEMA-PASJ, le Dr Choguel Kokalla Maïga du MPR, tous membres de l’ADP, et M. Souleymane koné du Mouvement Citoyen.

L’information est de taille, car, certains marchands d’illusions avaient promis de chasser Amadou Toumani Touré des affaires. Une profession de foi qui n’a aucunement entamé le moral du locataire de Koulouba et ses partisans pour la simple raison qu’ils avaient la certitude que le peuple était avec eux. Et ce qui s’est passé le dimanche dernier confirme bien cette sérénité gardée du haut des cimes de Koulouba.

Les enseignements que tire le camp présidentiel de cette victoire écrasante de son candidat

Me Mountaga Tall, le Dr Choguel Kokalla Maïga, le Pr Tiémoko Sangaré, Souleymane Koné, dans leur rôle de porte-parole du candidat ATT, voudraient, à l’image de ce dernier, rester humbles et attendre que le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales proclame les résultats provisoires avant de faire quelle que déclaration que ce soit. Mais non, des obsédés du pouvoir, dans leur folie triomphaliste, et dans les fringues qu’ils savent porter le mieux, c’est-à-dire la machination, la désinformation et la manipulation, n’en entendaient pas de cette oreille. D’où le retrait de leurs représentants de la commission de centralisation des résultats et la publication d’une déclaration tendancieuse visant à dérober le choix clairement exprimé par les Maliens de dimanche dernier. Ce qui, logiquement, ne pouvait pas laisser le camp présidentiel indifférent.

Selon Me Tall, il y a quatre enseignements à tirer de la victoire du candidat Amadou Toumani Touré.

Premièrement, il y a un plébiscite clairement affirmé à Bamako, à l’intérieur du pays et au niveau de toutes les juridictions à l’extérieur du pays. Partout, ATT arrive en tête, parfois laissant de loin son principal challenger qu’est Ladji Bourama.

Deuxièmement, IBk, celui là même qui criait sur tous les toits que sa victoire a été volée en 2002, enrégistre un recul qui crève l’oeil cette année par rapport à 2002.

Au troisième point comme enseignement, Tiébilé Dramé, qui prendra sa retraite sans voir cet autre Mali qui est possible dans sa tête, connaît plutôt ce que Me Tall appelle “une bérézina”, car, l’homme enregistre des scores moins qu’insignifiants.

Quatrièmement, le Dr Oumar Mariko, Soumeylou Boubèye Maïga et Mamadou Sangaré dit Blaise, à part quelques soutiens localisés, surtout pour le premier cité dans les coins où il a des radios, semblent être non-connus du tout par les électeurs.

Les anciens nouveaux seigneurs de la politique qui ont sûrement, dans leur frénésie pouvoiriste, un trait commun à l’issue du scrutin du 29 avril : ils ont été battus dans leurs supposés fiefs électoraux. Ibrahim Boubacar Keïta a été à Koutiala, sa ville natale, et à Kangaba, lieu de ses origines, avec respectivement 24 386 pour ATT contre 5106 pour IBK et 64,11% pour le premier contre 32,48%.

A Koutiala, le Dr Mariko n’a eu que 10 mille et quelque voix soit 4 fois moins qu’ATT. A Kolondiéba, ville natale du Dr Mariko, il a été battu par ATT qui engage trois fois plus de voix que lui, Boubèye a été battu à Gao, sa ville natale, par ATT avec 87,24% contre 10% pour le premier.A Nioro du Sahel, Tiébilé Dramé a mordu la poussière avec 21,72% contre 63,80% pour ATT.Dans le Banimonotié, ATT l’emporte avec 40.191 voix contre 11.389 pour Blaise Mototigui.

Nous n’avons eu de cesse à la répéter ici, IBK et sa bande du FDR ne sont autres que des “boucantiés de la République”, et les scores enregistrés par eux au scrutin du 29 avril sont venus le confirmer. En manque d’arguments, IBK et compères veulent plonger dans les canniveaux. D’où les griefs formulés pour jeter de l’huile sur le feu. Malheureusement pour eux, des faits réels sont là pour démontrer point par point leur machination. Le FDR avec IBK à sa tête, dénonce aujourd’hui des fraudes et magouilles qui auraient jalonné le scrutin du dimanche dernier, toutes choses démenties aussitôt par les observateurs internationaux.

Pour ces derniers, les opérations de vote se sont déroulées de façon transparente, crédible et sincère. Autre fait mis en avant par les défaitistes du FDR, c’est l’immixion des militaires dans le processus électoral. Heureusement que tous les Maliens ne sont pas encore atteints de la maladie d’Alzheimer, et c’est justement pour cela que Me Tall répliquera en douceur, dire ce que Ladji Bourama et ses camarades ne veulent pas entendre du tout. Selon Tall, ce n’est pas la première fois que les militaires assument des fonctions dans des structures impliquées dans l’organisation des élections. Avant ATT, Sada Samaké, colonel de l’armée, occupait le ministère de l’Administration Territoriale, le Général Kafougouna a été Délégué Général aux Elections, fonction que le colonel Chaka Sangaré occupe actuellement etc.

L’ingérence de la présidence dans le processus, le refus de tester le logiciel de recueil et de traitement des résultats, la fiabilité du RACE, sont entre autres, des griefs formulés par IBK. Des griefs qui, en fait, ne visent qu’à jeter de la poudre aux yeux des Maliens. Reste à savoir si ceux-ci accepteraient de se laisser avoir après le travail de trie qu’ils viennent de faire le dimanche dernier. En effet, les Maliens sont allés trier le vrai de l’ivraie qui a pendant des mois, chauffer à blanc l’opinion nationale avec de simples affirmations gratuites.

Ces marchands d’illusions n’avaient-ils pas annoncé la défaite de ATT qui est en passe de l’emporter dès le 1er tour avec au moins70% ? Au regad de la victoire écrasante du candidat ATT, on est tenté de se demander qui avait intérêt à tricher? En tout cas, pour les porte-parole d’ATT, celui-ci n’en avait pas besoin. Les écarts de voix creusés entre lui et ses adversaires le prouvent, tout comme la nouvelle Loi électorale permet d’assurer un scrutin transparent. Et du moment où tous les délégués des candidats ont siégé dans les bureaux de vote, on voit mal quelle fraude IBK et compères tentent comme de beaux diables de dénoncer.

En toute humilité, ils doivent accepter leur défaite et féliciter le président ATT qui en a encore pour cinq ans, comme l’a vaillamment décidé le peuple malien. Madiassa Maguiraga, mauvais joueur qu’il est, a quand même administré une bonne leçon républicaine à IBK et sa troupe en reconnaissant sa défaite et le bon déroulement des élections.

Adama S. DIALLO

02 mai 2007.