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L’annonce de la proclamation provisoire partielle des premières tendances des élections présidentielles dont le premier tour s’est déroulé le dimanche 29 avril dernier, le lundi, a créé l’émoi dans la population Bamakoise. Sachant que les premières tendances ne leur sont pas favorables, les partisans d’IBK se sont spontanément regroupés pour parcourir le District de Bamako afin de protester contre les résultats. Selon eux, c’est leur candidat IBK qui serait le vainqueur.

Parti de la rive droite, ces partisans ont traversé le fleuve pour se retrouver devant le ministère de l’administration territoriale. Des slogans hostiles au ministre Kafougouna Koné, à la CENI, à la DGE étaient scandés par des gens qui certainement n’ont pas accompli leur devoir civique dimanche dernier. Les manifestants brandissaient des specimen et des cartes à l’effigie de leur candidat.

On se rappelle que les partisans d’IBK et lui-même avaient déclaré lors de la campagne électorale, que s’ils venaient à perdre ces élections, c’est qu’il y a eu fraude et en conséquence, ils n’accepteraient pas qu’on leur vole leur victoire. Comme s’il était écrit quelque part, dans le coran, dans la bible, que c’est IBK qui sera le président du Mali en 2007.

Aussi, on se rappelle que lors de la conférence de presse organisée par la jeunesse RPM, leur président belliqueux Moussa Timbiné avait annoncé la couleur en promettant de mettre le pays à feu et à sang si leur mentor candidat venait à échouer. Sentant les prémices d’une mort politique d’IBK, ces partisans n’avaient leur salut que dans la violence.

Aussi, Moussa Timbiné n’avait-il pas déclaré :“Même s’il faut refaire le 26 mars, nous le ferons pour faire élire notre candidat à la présidence de la république”. Nous pouvons dire que les tentatives de troubles ne sortent pas du hasard, elles sont plutôt planifiées et prémiditées. La question qu’on se pose aujourd’hui, c’est de savoir à qui profite ces troubles ?

En tout cas, les autorités doivent avoir la main ferme contre les auteurs de toute agitation électorale. Si leur menace de semer des troubles n’est pas une manière de faire chanter ATT pour qu’il leur réserve quelques places pour les cinq années à venir. Une chose est certaine, IBK sentant la fin de sa carrière politique venir, n’a rien à perdre dans ce jeu. La seule issue favorable pour lui, c’est de se transformer en martyr. Le pouvoir actuel acceptera-t-il de tomber dans ce jeu ?

En tout cas, cette scène qui vient de se dérouler ne doit pas être permise. Le Mali est un état de droit. Tout le monde a intérêt à ce que le Mali soit un pays apaisé et stable. En tout cas, selon les observateurs de la CEDEAO, du CIP/UEMOA, de la francophonie, le scrutin du 29 avril a été transparent, correct et crédible. Aussi une chose est certaine, IBK et son partisans sont mal placés pour juger qui que ça soit sur la régularité ou pas de l’organisation d’une élection.

Tous les Maliens ont en mémoire comment les élections générales de 1997 ont été organisées au moment où l’homme règnait dans toute sa splendeur sur le pays. Cette année-là, IBK a organisé tout sauf des élections. Conséquence: l’arrestation et l’emprisonnement des opposants, notamment Mamadou L Traoré, Choguel Maïga, Mountaga Tall, Youssouf Traoré qui sont tous vivants.

On se rappelle encore des conditions qui ont permis de faire perdre Mountaga Tall comme député à Ségou. Voilà la vérité qui a triomphé quand on est musulman pratiquant, on ne se rend pas justice, on se remet à Dieu. Que les partisans d’IBK sachent qu’ils ne sont que 38,8% contre 54,2% des partisans d’ATT et 7% des autres candidats pour le moment à l’état actuel du dépouillement des résultats du vote. Sachons raison gardée.

Les partisans d’IBK doivent éviter qu’une autre sanction divine ne tombe sur leur tête. En ce moment, on ne parlera plus, ni du Mali, ni d’ATT. Nous osons croire que le bon sens continuera à animer les esprits de IBK et de ses partisans.

Le fait de diriger un pays, se mérite. Ce dont IBK et Tiébilé Dramé se doivent de comprendre et d’ouvrir sérieusement leurs yeux pour voir la vérité en face.

Sadou BOCOUM

02 mai 2007.