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Les OGM sont des organismes dans lesquels on a introduit un nouveau gène provenant d’une autre espèce. Par exemple pour le coton BT on prend la toxine BT qui se trouve dans une bactérie, ensuite on l’introduit dans l’ADN d’une plante de coton.

Ce faisant, les cellules du cotonnier vont désormais produire la toxine BT. C’est pourquoi cette variété de coton est capable de résister à certains types d’insectes.
Mais est-ce à dire que cette transgénèse ne présente pas de risque pour l’agriculteur africain?

Malgré leur grande productivité, des voix se sont levées pour dénoncer les organismes génétiquement modifiés.

Parmi ces gens, nous pouvons retenir les altermondialistes comme Aminata Dramane Traoré, José Bové de la Confédération Paysanne de France etc. C’est pourquoi en son temps, José Bové avait déraciné des plantes transgéniques, ce qui lui a valu la prison.

Ces leaders de la société civile estiment que les plantes transgéniques n’ont rien d’avantageux pour les agriculteurs au Sud du Sahara. La plante transgénique a besoin d’une grande quantité d’eau.

Or pour qui connaît l’Afrique, la performance de l’agriculture dépend de la bonne pluviométrie, et les agriculteurs africains ne sont pas encore aptes à avoir la maîtrise d’eau.

Un autre fait et non le moindre, c’est que les OGM sont plus favorables aux productions à grande échelle avec du matériel motorisé. En ce qui concerne le cas du Mali, seuls 2% des agriculteurs ont un matériel. Les autres 98% ne détiennent que leur force physique pour faire face aux travaux champêtres.

C’est ce qui a amené un collectif d’organisations non gouvernementales burkinabé à présenter en 2004 les OGM comme un « danger » pour l’Afrique. Ce collectif demandait un moratoire de cinq ans avant l’introduction de cette technologie agricole dans leurs pays.

Soulignons que parmi les pays producteurs de coton (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo), seul le Burkina Faso a commencé en 2003, à expérimenter le coton transgénique en collaboration avec le groupe américain Monsanto. L’attitude de ces firmes semencières est un peu confuse.

Lors de l’ECID organisé à Sikasso du 25 au 29 janvier 2006, des firmes comme Monsanto et Syngenta avaient été invitées pour expliquer au monde paysan ce que c’est qu’un OGM et quels avantages il présente pour l’Afrique. Aucune d’entre elles n’a fait le déplacement.

Cette attitude est un peu étonnante de leur part et cela nous pousse à affirmer que soit les firmes semencières n’ont pas d’arguments pour convaincre les paysans, soit elles savent que cette technologie est mauvaise.

Le bon sens aurait voulu que si vous amenez un produit nouveau, vous sachiez donner des arguments convaincants quant à son utilisation. Il se trouve que nos chères firmes semencières manquent d’arguments.

C’est pourquoi le président nigérien avait une position avant-gardiste quant à l’utilisation des OGM. Il pense que la question est primordiale et qu’il est fondamental “que soient minutieusement étudiés et mis en exergue tous les contours de cette délicate question afin de nous édifier sur les impacts environnementaux, économiques et sociaux de cette matière encore peu connue de nos pays”.

Qu’à cela ne tienne, les paysans de Sikasso ont pris de l’avance en dénonçant cette technologie. Les jours à venir, nous saurons si nos gouvernants adopteront des lois par rapport à cette question des OGM.

Almamy Sylla, (Stagiaire)

29 juin 2006.