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Au cours des échanges, le ministre sénégalais en charge des transports et des infrastructures est même allé jusqu’à souligner que le port de Kaolack ne doit pas être perçu comme un port appartenant au Sénégal mais comme un port commun à ce pays et au Mali. En effet, ce port qui est situé à 200 km de Dakar, mais qui est actuellement en hibernation, faute d’activités, peut permettre d’amoindrir pour le Mali les coûts de transport. Au cours des discussions, il a été également question, d’enlever les entraves aux échanges entre nos deux pays afin de rendre le courant plus fluide.

Des entraves sous la forme de tracasseries administratives. En la matière, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Choguel Maïga, a fait état de l’existence entre Dakar et Bamako d’une quarantaine de postes de contrôle dont 37 sur le seul territoire sénégalais.

Révolté comme beaucoup d’autres, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Sénégal, a appelé les autorités compétentes à faire preuve de fermeté de part et d’autre, et de sévir contre les bandits au col blanc qui n’ont d’autre vocation que de vivre sur le dos des chauffeurs, des transporteurs et autres opérateurs économiques.

Les deux Premiers ministres, Macky Sall et Ousmane Issoufi Maïga ont, séance tenante, pris solennellement des engagements pour que soient endiguées ces pratiques (les rançonnements) qui ne sont pas de nature à promouvoir les échanges entre nos deux pays, encore moins favoriser l’intégration sous-régionale.

La partie malienne a, par ailleurs, saisi l’occasion pour demander la suppression de la TVA que le Sénégal continue de percevoir sur les exportations de bétail en provenance du Mali. Pour ce qui est justement du bétail, le ministre du Commerce Choguel Maïga a relevé un accroissement des exportations du Mali en direction du Sénégal depuis septembre 2002, après l’éclatement de la crise ivoirienne comme peut en témoigner l’opération Tabaski qui a vu le Mali exporter 81 000 têtes de mouton en janvier 2003 vers le pays de la Teranga.

S’agissant du riz, la partie malienne a informé les Sénégalais de l’existence au Mali d’un formidable potentiel de 2,2 millions de terres irrigables. Le ministre Choguel Maïga, d’inviter les opérateurs sénégalais et maliens à créer des co-entreprises à l’Office du Niger pour assurer la sécurité alimentaire du Sénégal et du Mali. Pour la petite histoire, les besoins en riz du Sénégal s’élèvent à près de 700 000 tonnes par an. Des besoins qui sont couverts par l’importation des brisures de riz d’Asie.

Au nombre des préoccupations soulevées par les Sénégalais, figurent en bonne place la suppression des contrôles routiers redondants et des tracasseries administratives, l’application efficace des dispositions du transit routier inter-Etats (TRIE) la mise à disposition de nouvelles installations logistiques et portuaires, l’appui nécessaire pour permettre à Transrail de réaliser son programme d’investissement. Il s’agit, enfin, de l’activation de la construction de la route du Sud Kédougou, Saraya, Bafoulabé, Kita pour rejoindre Bamako. Ce tracé qui constitue le plus court chemin pour rejoindre la mer, étant une alternative prioritaire pour mieux positionner nos deux pays dans les échanges régionaux et internationaux.

 » Nous devons, d’une part, nous engager à promouvoir davantage nos flux d’échanges et d’investissements, afin d’améliorer sensiblement le profil de notre commerce extérieur et, d’autre, part accroître le niveau de nos activités économiques et financières, dans le cadre d’un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique…En outre, nous souhaitons que la présente visite de travail, puisse aboutir à la concrétisation de nos objectifs communs, arrêtés lors du forum économique de février 2005 et de la grande commission mixte de mars 2005. A titre indicatif, les entrepreneurs sénégalais ont identifié les secteurs pour lesquels un partenariat peut, à court terme, être développé. Il s’agit de l’agroalimentaire, des services de transport, ou des télécommunications, des services de construction BTP ou d’engineering, de chimie ou de l a parachimie  » a relevé le Premier ministre sénégalais à l’ouverture du forum économique.

 » Votre participation à ce forum à la tête d’une importante délégation composée de plusieurs ministres et d’opérateurs économiques traduit assurément l’intérêt réel que votre gouvernement attache au raffermissement des relations séculaires d’amitié et de fraternité existant entre nos deux peuples. Elle revêt une importance toute particulière d’autant plus qu’elle nous offre l’occasion d’explorer les voies et moyens visant à établir un véritable partenariat entre secteurs publics, opérateurs du secteur privé, hommes d’affaires et investisseurs des deux pays afin de faire de la coopération entre le Sénégal et le Mali un bel exemple de coopération intra-africaine. Ce forum constitue, en effet, un jalon important dans le processus de consolidation de la coopération bilatérale entre le Sénégal et le Mali et ouvre une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays «  » a, de son côté, souligné le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

Yaya SIDIBE

13 avril 2005