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Les bénéficiaires de pouvoir héréditaires, suites aux convenances, renforçant l’inégalité sociale, établies et transmises à la postérité par infusion culturelle par des ancêtres tyrans – établissent des principes, traditions, coutumes et lois qui ne protègent que leurs seuls intérêts.

Ils finissent par concevoir un système de gestion de pouvoir propre à consolider un monde asservi à la puissance héréditaire essentiellement orienté vers l’expropriation des droits économiques des peuples sur fond d’inégalité.

Et faisant ils s’approprient l’estime publique au détriment des nationalistes et de ce qui ont enrichie la nation par leurs vertus «le public ne peut guère s’élever qu’à des idées basses».’ Pour s’élever en pensée ne faudrait-il pas être libre autant que les Français sous l’occupation nazie ?

L’infusion culturelle des valeurs traditionnelles négatives au sein des sociétés a fini par enchaîner l’esprit des peuples les privant ainsi de la liberté originelle. La tradition manipulée, de façon mal intentionnée devenue l’opium du peuple, finit par dénaturer, transformer la société la rendant insensible à l’inégalité sociale favorisant la corruption.

Ceci explique pourquoi l’homme est passé d’un état naturel pur à un état pathologique le rendant presque peu regardant des faits et gestes corrupteurs perçus comme une fatalité. L’usage inconsidéré de la culture, nous le répétons, est la pire forme de corruption.

La culture, au lieu d’être utilisée pour transmettre à la postérité les vertus et les bonnes mœurs, dont elle a besoin, pour toujours suivre les voies tracées par les grands personnages en essayant d’imiter ceux qui ont été excellents, est, tout au contraire, instrumentalisée en leur défaveur.

En effet, en lieu et place des valeurs saines la culture, instrumentalisées, véhicule, de génération en générations les pires caractères affectant négativement les prédispositions naturelles à la gestion du bien-être commun.

Les pires formes d’inégalité sociale sont transmises de générations en générations par infusion culturelle pour exproprier les droits et libertés des peuples. Elles constituent en cela l’épicentre d’une stratégie autorisant l’étrange et «funeste constitution où les richesses accumulées facilitent toujours les moyens d’en accumuler de plus grandes».

– L’infusion culturelle des valeurs de domination, constitue l’essence des pratiques corruptrices.

Ainsi, la culture est gérée pour la satisfaction des intérêts particuliers de génération en génération. Elle enrichit les tyrans et fait la fortune des courtisans. L’avidité, de ces bénéficiaires de l’inégalité sociale sur fond de corruption pour le paraître bien et le bien paraître, la bonne chair, les tonneaux de champagne, fait mourir les victimes de la dite illégalité de famine, de mal nutrition, de maladie et d’ignorance.

L’effet de l’établissement de la valence différentielle en faveur d’une minorité, par infusion culturelle, se fait toujours remarquer dans le domaine du luxe, de l’investissement en biens meubles et immeubles et dans la consommation ; ce sont là les privilèges, des princes, corrupteurs et corrompus, concentrés dans les zones les plus chères et sécurisées des villes, constituées au détriment des expropriés, de droits et libertés sur fond de corruption, dont le pouvoir d’achat est nul.

C’est ainsi que l’expropriation des droits et libertés par infusion culturelle de valeurs sociales négatives par certains individus corrompus, finit d’éprouver la société en rendant l’homme pervers et méchant.

La rançon de la déception. Elle coûte chère à la société dont le développement s’accompagne, dans tous les domaines, d’une généralisation banalisée de la corruption.

Déception du peuple ! grande elle est. Et pourtant c’est le peuple qui se donne ces genres de systèmes et les individus qui les achalandent comme directeurs de consciences. Lesdits individus arrivent au pouvoir sans mérite particulière exceptée celle d’avoir su soulever le peuple contre l’ordre établi, en profitant de sa peur de la violence, de la pauvreté et du lendemain incertain.

Ainsi, ces états d’âme conduisent les citoyens à confier leur sort au plus entreprenant ou au plus miséra-ble : «Tous coururent au devant de leurs fers croyant assurer leur liberté ; car avec assez de raison pour sentir les avantages d’un établissement politique, ils n’avaient pas assez d’expérience pour en prévenir les dangers». (J.J ROUSSEAU).

C’est l’affaire des grenouilles de J. De La fontaine. Ces grenouilles ne voulaient pas d’un morceau de bois comme dieu. Elles voulaient un dieu vivant. Zupin exauça leurs vœux en les donnant comme dieu une grue qui a comme plat préféré les grenouilles. Les peuples se donnent presque toujours des grues comme chefs.

Une fois aux affaires les princes du jour consolident leur pouvoir en instrumentalisant les cultures, les mœurs, les uns, les coutumes et les traditions pour enchaîner et asservir les peuples. Et pour éterniser leur forfait, ils communiquent à la postérité par infusion culturelle, des préjugés raciaux, ethniques, des mythes et fausses théories en vue d’asseoir et consolider l’inégalité sociale sur fond de corruption.

C’est ça le pouvoir des corrupteurs et corrompus. Celui des «grues». Un tel pouvoir se sert de préjugés politiques pour occuper la scène nationale par «les doctrines qui prétendent justifier les actes des corrompus comme le fruit d’un consensus spontané» ou d’un engagement volontaire.

Les auteurs de tel forfait se donnent, pour la circonstance, l’image d’un patriote et d’un nationaliste original en développant des thèses absurdes loin du cœur ; le leur bien sûr. Ainsi, leurs liens avec le peuple ne représentent qu’une forme mal voilée d’usurpation du pouvoir économique du citoyen dont le consensus acquis ou semblant l’être, leur donne l’assurance nécessaire pour légitimer un pouvoir absolu sur une absolue inégalité sur fond de corruption.

C’est pourquoi, dans le temps et dans l’espace il n’est point étonnant de constater : «qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduisit un homme sage, et qu’une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire». (Rousseau). Se maintenir au pouvoir pour l’éternité constitue le souci permanent des usurpateurs de pouvoir par infusions culturelles de valeurs négatives de domination.

Ils n’hésitent devant rien pour ce faire. Ils contorsionnent l’histoire, la leur, qu’ils habillent en robe d’hypocrisie cousue de fils d’or de mensonge pour en revêtir leurs desseins d’honneur, de gloire et de grandeur. C’est ainsi qu’ils finissent par se positionner comme dignes fils, filles, pères ou mères de la nation en vue d’endormir le peuple pour mieux l’exproprier de ses droits et libertés en faisant assimiler leurs histoires bâties sur fond d’inégalité par infusion culturelle.

En atteignant leurs objectifs, ils scintillent et subliment au firmament et s’ils échouent, ils se réfugient, en victimes, à l’ombre des paquerettes naines rabougries. Devenant en cela des moins que moins.

Le pouvoir conquis sur fond d’inégalité par infusion culturelle des idées d’hommes supérieurs se maintient par le renforcement de l’illégalité. Ces gens qui s’installent au pouvoir sur la base de différence de fortune, générée par la corruption, se maintiennent par l’extension de la corruption aux forces qui leur puissent être sures et fidèles et qui ont pour objectif premier de les flatter plutôt que de servir le peuple. Quiconque conquiert par la corruption, se maintient par la corruption. Ils se servent de l’inégalité de fortune pour mieux s’enraciner afin de ne pas être impunis par le premier orage.

Orages pouvant être suscités par des gens, souvent de même nature qu’eux, mécontents d’être privés du rang dont ils se croient dignes ou du fait de leur subordination à des hommes indignes ou inférieurs, en un mot, souffrant de l’inégalité basée sur l’expropriation de leurs droits et liberté sur fond de corruption. Lesdits orages peuvent tout simplement être causés par les victimes de la corruption généralisée. «Cette corruption, ce peu d’aptitudes à goûter les avantages de la liberté, ont nécessairement leur source dans une extrême inégalité». (Machiavel)

Dans les nations corrompues par infusion culturelle, le système repose sur des citoyens plus soucieux de flatter l’opinion et les chefs que de servir le peuple. Les hommes de mérite extraordinaire sont toujours négligés. Ils sont toujours victimes des coups bassement tordus et des complots des plus nauséabonds.

Ils sont le plus souvent victimes d’offenses, pour lesquelles jamais de réparations, des dénigrements ou d’outrages de la part de la cour. Ils sont victimes d’injustice tout court. «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir». (La fontaine).

L’expropriation des droits et liberté sur fond d’inégalité est la pratique de domination corruptrice la mieux partagée dans le monde.

Aussi, la pensée suivante de chamfort le philanthrope, reconnu comme misanthrope dans le présent contexte, convient parfaitement aux situations qui nous préoccupent ici-même et ce partout dans le monde.

Nous citons : «Le titre le plus respectable de la noblesse française, c’est de descendre immédiatement de quelques-uns de ces trente mille hommes casqués, cuirassés, brassardés, cuissardés, qui sur de grands chevaux bardés de fer, foulaient aux pieds huit ou neuf cent millions d’hommes nus, qui sont les ancêtres de la nation actuelle.

Voilà un droit avéré à l’amour et au respect de leurs descendants ! et pour achever de rendre cette noblesse respectable, elle se recrute et se régénère par l’adoption de ces hommes qui ont accru leur fortune en dépouillant la cabane du pauvre hors d’état de payer les impositions.

Misérables institutions humaines ! qui faites pour inspirer le mépris et l’horreur, exigent qu’on les respecte et les vénères !» Sous d’autres cieux, ces ancêtre décrétaient des êtres humains impures, tuaient au nom d’une race, enchaînaient les bras valides pour les vendre, offraient des filles vierges en cadeaux de bienvenus à des blancs qui s’enrichissaient en construisant des ponts à des coût pharaoniques tout en oubliant les voies d’accès auxdits ponts.

Ce sont là, des manifestations des formes d’expropriations des droits et libertés sur fond d’inégalité qui seront développées dans les chapitres sur le système de caste, c’est-à-dire ces privilégiés qui dominent sur le plan politique, religieux, militaire et économique sur la base d’une inégalité établie depuis des millénaires en faveur des hommes castrés. Il sera aussi question du colonialisme.

De ce qui précède l’on peut affirmer que dans les sociétés politiquement organisées la recherche en sa faveur de la valence différentielle positive par infusion, au sein de la société de valeurs culturelles négatives pour asseoir une inégalité économique et sociale par l’expropriation des droits et libertés des citoyens est l’essence même de la corruption.

A suivre…

Ibrahima KANTE Président de l’Association des auditeurs

du secteur public

07 Mai 2008