Bonjour camarades,
Je reviens encore à la charge pour vous demander de participer à la marche de la restauration de la dignité et de la personnalité malienne. Où sont les grands hommes du Mali ? Qu’est’il advenu des descendants de Soudiata Kéïta, Babemba Traoré, Sonny Ali Ber, Samory Touré, Modibo Kéïta et tant d’autres qui disaient : «plutôt la mort que la honte !». Que s’est il passé au sein de cette Armée ? Qui disait: vaincre ou périr !
Lorsque l’un de ses plus grands repères déclare que : « les guerres que l’on gagne, ce sont celles que l’on évite« , j’ajouterais plutôt que les guerres que l’on perd sont celles que l’on déclare perdues avant même qu’elles n’aient eu lieue, en évitant certaines guerres on ne fait que les différer en renforçant l’ennemi. Qui aurait cru, après tant de sacrifices consentis par le peuple malien, en intégrant certains de ses enfants dans le cadre du Pacte national, dans tous les domaines de la société (par exemple des camarades de la deuxième année économie de l’ENA renvoyés pour insuffisances de travail se retrouvent dans l’administration comme cadres avec comme seul mérite d’avoir pris les armes contre leurs frères), au même moment, d’autres sont privés de leurs droits constitutionnels (éducation, travail). Combien d’étudiants ont-ils émigré ici en France pour des raisons économiques et financières ? Combien sont en train de braver les rudes climats, dormir dans les taudis, faire des boulots dégradants afin d’avoir leurs diplômes et ainsi retourner un jour au pays pour servir la Nation ? Ironie ! La Nation serait elle injuste envers ses enfants ? Ceux qui prennent les armes contre leurs frères, qui sont illettrés, inconscients voire irresponsables et qui transgressent les lois de la République sont gratifiés, amnistiés et jouissent des prédispositions et dispositions particulièrement favorables, pendant que ceux qui sont pacifiques, honnêtes, diplômés et qui respectent les valeurs de la Nation sont sacrifiés au nom de la paix, de la solidarité et du développement.
Nous avons accepté ces sacrifices parce que nous savons qu’il arrive souvent dans la vie des humains, comme dans l’histoire des nations que pour sauver la mère, il faut sacrifier l’enfant.
Ces sacrifices n’ont ils pas été grands? Vains ? Car en acceptant de pardonner les assassinats, les meurtres, nous avons fait preuve de grandeur d’humanité et de fraternité.
Ces gens en reprenant les armes le 23 mai, ont trahi la confiance de tout un peuple, profané les martyrs de toute une nation. Est-ce qu’il faut aujourd’hui pardonner cette profanation ?
Cette forfaiture ? Pour ma part, je dis non ! Car je peux pardonner le meurtre, l’assassinat, mais je ne peux jamais pardonner la profanation car elle est impardonnable ! Est-ce qu’on peut aujourd’hui faire confiance à cette bande d’apatrides, nourris et entretenus dans l’idéologie de la violence, de la haine et attirés par l’appât du gain facile. Moi, je dis que non ! Je pense qu’il faut dénoncer les Accords d’Alger parce qu’ils doivent être dénoncés car le gouvernement de la République du Mali, a accepté de discuter et de signer des accords avec ces individus sans foi ni loi. Qui prétendent parler au nom de certaines populations alors qu’ils ne sont que des imposteurs.
Ce gouvernement a commis une faute politique grave, c’est pourquoi nous dénonçons ces Accords de la honte, car ils créent un précédent très fâcheux dans notre histoire contemporaine.
D’autres ont eu le malheureux courage de prendre les armes contre leur peuple. Vous, vous devez avoir le bon courage de les dénoncer, en acceptant de sacrifier une partie de votre journée du lundi 17 juillet devant l’ambassade du Mali à 15 heures précises.
Vous contribuerez alors au rétablissement de la dignité de notre patrie.
Débout sur le champ de l’honneur et de la dignité, unis et déterminés, nous allons triompher. Que Dieu bénisse le Mali !
M. Mariko Bakary
P.S: Ambassade de la République du Mali en France, 89 rue du cherche midi 75006 Paris/ Métro: ligne 4 arrêt saint Sulpice – Métro 12.
13 juillet 2006