Cependant, constat a été fait, que ces foyers et fourneaux ne sont pas assez vulgarisés dans les zones rurales. Le gaz butane reste également inaccessible pour les ruraux.
Même dans les villes, les femmes sont réticentes à utiliser le gaz, car le juge trop cher.
Elles utilisent souvent le bois qui est moins cher que le charbon et le gaz.
Un stère de bois, équivalent à 1 m 3 coûte 250 Fcfa, si vous ajoutez le prix du transport, le tout vous revient entre 750 et 1.000 Fcfa.
Quant au sac de charbon, lui coûte entre 4000 et 5000 Fcfa à Bamako.
Le gaz, malgré la subvention accordée par l’état, reste cher pour les maliens. Et c’est en ce mois de carême, qu’il est le plus utilisé.
Cependant, les femmes ne l’utilisent que pour chauffer les plats, mais pas pour préparer.
Comme très gros consommateur de bois, nous avons l’Usine Céramique du Mali (UCEMA), une des plus importantes unités industrielles du pays.
L’Ucema fonctionne essentiellement au bois et consomme des centaines de milliers de stères de bois par an.
Aussi, la direction de l’usine collabore avec les autorités en charge de l’environnement.
L’Ucema s’approvisionne à partir des forêts que l’état lui affecte et gère elle-même ses forêts.
Ainsi, l’état a adopté la stratégie de la gestion participative pour protéger les forêts et cette nouvelle notion a du mal à se consolider au Mali.
La mise en œuvre de cette stratégie incombe à la direction Nationale de la Conservation de la Nature (DNCN).
Elle a trait à une rupture avec la politique consistant à gérer unilatéralement les ressources forestières par l’état.
Populations riveraines dont l’activité économique est l’exploitation des forêts, étaient exclues du schéma, chose qui a crée de nombreux conflits autour des forêts.
Ainsi, agents de l’état et populations étaient souvent en conflit, car ces dernières réclamaient leur droit à exploiter les forêts bordant leurs villages. Braconniers et exploitants clandestins, sont également du lot.
A partir de 1990, l’état a révisé sa stratégie, face à la persistance de la coupe sauvage du bois, en prenant des mesures législatives.
Ses mesures, prônent la gestion participative impliquant l’état, les collectivités et les privés, et régissent l’exploitation, le transport et la commercialisation des produits forestiers.
Egalement, a été mise en place une stratégie domestique avec deux composantes : l’offre et la demande.
L’une est pilotée par la Cellule des Combustibles Ligneux (CCL). Ce volet consiste à mesurer et valoriser la capacité du bois dans l’énergie domestique. L’autre est axée sur la promotion du gaz domestique et les autres énergies de substitution dont le solaire.
Actuellement, c’est l’Agence Malienne d’Electrification Rurale (AMADER) qui a en charge la mise en œuvre de cette politique.
En 1999, une grande innovation, a été la création du Projet de gestion durable des forêts en 3ème région et à Bamako (PGDF).
Le Pgdf est à sa deuxième phase (2004-2006) et s’inscrit en droite ligne avec la stratégie énergie domestique pour la gestion rationnelle des massifs forestiers.
Le Pgdf coopère avec le bureau d’expert en auto gouvernance et gestion de l’environnement au Sahel (Beag-ges), ainsi que les populations riveraines des forêts de la troisième région et de Bamako.
Couverture de trois forêts de Bamako par un contrat de gestion dans lequel Beag-Ges intervient en tant qu’opérateur privé, est le principal objectif de cette deuxième phase.
Aussi, le Pgdf a en charge l’encadrement des populations qui sont les principaux exploitants.
32 Structures rurales de gestion de bois (Srgb) gérées par des comités villageois bien organisés, ont été mises en place.
Ces Srgb collaborent avec les agents de la conservation de la nature et les appuient dans leurs missions de contrôle.
A chaque Srgb, et selon chaque Srgb, est affecté un Domaine d’intervention en forêt (DIF) qui a une superficie entre 1000 à 10.000 ha.
26 octobre 2005.