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Le terrain litigieux en question existe il y a une quarantaine d’années. Son espace correspond aux normes d’urbanisme voulues par la mairie lors du lotissement du quartier. Aujourd’hui cet espace est l’objet de toutes les convoitises, entre certaines personnes du quartier qui veulent y ériger une mosquée et les jeunes riverains qui veulent sa sauvegarde comme en ont fait leurs pères et grands pères.

Selon les témoignages des deux parties en conflit que nous avons recueillis, les jeunes du quartier nous ont fait savoir que cet espace existe depuis bientôt quarante ans et que ce n’est pas fortuit s’il a été épargné lors du lotissement du quartier. Selon eux, c’est le seul endroit où se déroulent les manifestations des partis politiques.

Et qui sert en même temps de terrain de football. La cohabitation était pacifique jusqu’au jour où certaines personnes ont décidé d’en faire une mosquée. Elles sont parties chercher des permis auprès du gouvernorat du district de Bamako qui leur a donné l’autorisation de construire. Cette décision a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Les jeunes du quartier disent que la construction d’une mosquée sur le site est contraire aux lois et règlements en vigueur et même aux normes islamiques. En ce qui concerne sa non conformité avec la loi, ils avancent l’idée qu’un décret présidentiel avait demandé de surseoir à toute attribution de lots au moment où les délégations spéciales étaient en place ; alors que c’est au cours de cette période que le lot fut attribué aux initiateurs de la mosquée.

En ce qui concerne sa non conformité avec l’islam cela a été dit sur le même site au cours d’une prêche qu’eux mêmes avaient organisé avec Ousmane Chérif Haïdara et Thiam de l’AMUPI.

Et c’est au cours de cette prêche que Thiam dira que pour construire une mosquée dans une localité selon les règles de l’islam il faut qu’il y ait au moins une distance de 500 m entre la nouvelle mosquée et l’ancienne.

Ce qui n’est pas le cas mais les initiateurs de la mosquée, affirment qu’ils ont les pleins pouvoirs pour agir. C’est cette mésentente qui a dégénéré le jeudi 21 avril lorsque les constructeurs de la mosquée ont déployé un important dispositif policier pour procéder à la pose de la première pierre.

Après ce geste, certains jeunes du quartier n’ont pas hésité à démolir les fondations après le départ des policiers et à faire un sit-in.

Il est important pour les autorités concernées de prendre des mesures appropriées pour résoudre ce problème pour l’entente dans le quartier.

Kassoum Théra

25 avril 2005