Des français ont crié au vote sanction contre le Président Nicolas Sarkozy, au lendemain du premier tour des élections régionales. Le taux record d’abstention, 53,5% a été diversement interprété.
Après le 2ème tour, c’est la débâcle de la droite qui est annoncée et Sarkozy a légèrement remanié son gouvernement. Pourtant, au Mali, les taux d’abstention ont régulièrement dépassé le taux record français. Ne serait- ce qu’à la dernière élection présidentielle, le taux d’abstention de 74% est impressionnant.
L’on se rappelle que le président de la République , Amadou Toumani Touré, gêné par l’annonce de ce taux d’abstention, d’autant plus qu’il était soutenu par 43 partis politiques, avait lancé un appel aux partis pour qu’ils mobilisent les électeurs. En effet, ce taux d’abstention pourrait être signe du désintérêt des populations et même mettre en cause la légitimité de l’élection.
Aux dernières élections municipales dans notre pays, en se référant aux plus récentes, en 2004 et 2009, les taux d’abstention, ont dépassé la barre des 55%. Ne faut-il donc pas qu’ATT revoie son gouvernement puisque ces taux pulvérisent le taux record d’abstention en France ? Même si comparaison n’est pas raison, les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets.
En fait, que signifie le taux d’abstention ? Selon les constitutionnalistes, l’abstention en politique est le refus de participer à un vote, bien que l’on en ait le droit. Les personnes qui se sont abstenues sont les abstentionnistes. Il faut signaler que les personnes qui ont voté blanc ou nul ne sont généralement pas considérées comme abstentionnistes mais, selon nos sources, le résultat est le même, car leur choix n’est pas pris en compte.
Toujours selon certains constitutionnalistes, c’est lorsqu’elle atteint des taux record que l’abstention pose des problèmes de légitimité du résultat des élections. Jean Daniel Levy, directeur adjoint de l’institut Csa, selon Rfi, a affirmé que le taux d’abstention du premier tour des élections régionales françaises est un sérieux revers pour le président Nicolas sarkozy.
Il a ajouté : ‘’ La droite a beau se réfugier derrière l’abstention massive des électeurs, le vote sanction a bien eu lieu, dimanche 14 mars, au premier tour des régionales qui sonne comme un désaveu manifeste et cinglant pour Nicolas Sarkozy. Désaveu tout d’abord de sa stratégie d’union de la droite au premier tour qui devait impulser une dynamique gagnante au second.
Le pari est très largement perdu, et la gauche est en mesure désormais de réaliser le grand chelem dont elle rêve tant dimanche prochain, 21 mars. La droite elle, n’a plus ou presque plus de réserve de voix et l’appel à la mobilisation des abstentionnistes risque bien de rester sans grand effet alors même que les électeurs de droite ont déjà boudé le premier tour.
Et c’est sans doute là le plus grand échec de Nicolas Sarkozy, l’électorat de 2007, celui de sa victoire à la présidentielle, lui a fait défaut : déçu par la politique menée depuis plus de deux ans et demi, sur fond bien sûr de crise économique…
Face à la vague rose annoncée le week-end prochain, le président ne pourra donc pas rester les bras croisés, lui qui excluait tout « bouleversement ministériel », va sans doute être obligé de remanier, même si cela se fait à la marge, son gouvernement, avant sans doute également d’être obligé de revoir en partie les fondamentaux de son action. Cela s’impose comme un impératif pour rester dans la course de 2012. ‘’
Cette analyse appliquée aux forts taux d’abstention enregistrés au Mali, révèle que l’élection du président ATT, avec 74% d’abstention, pourrait être interprétée comme une sanction populaire.
Pourtant l’analyse ne s’arrête pas là, car, que ce soit, dans notre pays, ou en France – la Gauche et la Droite confondues- la sanction populaire concerne, aussi bien les candidats aux élections que leurs politiques ou projets de société.
Baba Dembélé
06 Avril 2010.